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batterie

  • Pas de pépin pour Julien Desprez

    Attention, les oreilles ! Avec Abacaxi, le projet audacieux et passionnant de Julien Desprez, la guitare est poussée dans ses derniers retranchements, au service d’une création contemporaine audacieuse, sinon inédite. L’album est tiré d’une captation publique au Périscope de Lyon le 24 janvier 2024.

    "Abacaxi", qui signifie "ananas" en brésilien, n’a rien d’un voyage latino. Par contre, le dépaysement est là, dans cette manière de s’approprier guitares et batterie bousculées, triturées, perfusées de rythmes rock et funk et au service d’un nouveau langage musical (Licasso).

    Impossible d’être indifférent aux sons incroyables de Julien Desprez, à la composition et à la guitare, et de ses deux acolytes que sont Francesco Pastacaldi (batterie) et Jean-François Riffaud (basse). Devant le public du Périscope, le programme Abacaxi semble se jouer des outrances des grands guitaristes des années 60 et 70 – Jimi Hendrix en tête – pour montrer justement que l’on pouvait aller beaucoup plus loin dans la virtuosité,  en mêlant rock, musique industrielle et contemporain (les trois parties de Quetzal). Cet art de faire tomber les barrières entre genre et gravement séduisant. Et déstabilisant.

    Julien Desprez va jusqu’au bout de ses idées, étirant les six mouvements de l’album (Mainstream Desire dépasse les 13 minutes) pour en sortir tout le jus de son ensemble guitare-batterie-basse au service d’une composition incroyable d’imagination et même de mystère. 

    "Musique cubiste"

    Pour définir l’album, Julien Desprez parle de "musique cubiste", "une musique où les éléments sont balancés dans l’espace… aucun de nous ne joue en même temps. Les sons se répondent dans un autre espace" et se répondent, non sans improvisation. On pense à la partie III de Quetzal. "On joue avec l’écriture pour prendre des libertés", ajoute, non sans malice et enthousiasme, Julien Desprez.

    "Abacaxi" fait référence, non sans humour, à une expression locale qui veut dire, en français, "Il y a un pépin" – d’ailleurs, si pépin il y a eu durant ce concert du 24 juillet 2024, il n’a été que technique et géré avec humour, chaleur humaine… et partages de bières. Le public du Périscope a-t-il être déstabilisée par ce projet musical audacieux, pour ne pas dire "savant" ? Et bien, non ! "Parfois, cela provoque des sortes de transes dans le public. Ça crie !", ajoute le musicien et compositeur, ravi que l’aspect festif et rythmé de son opus ait trouvé ses admirateurs et admiratrices (Churros).

    La musique contemporaine est-elle forcément chiante ? La réponse est évidente avec cet album proposé par b.records. Julien Desprez et ses amis font de la guitare et de la basse des instruments ayant toute leur place dans la création actuelle, nous interrogeant même sur les dialogues sonores entre musique savante et mainstream (le somptueux, envoûtant et non moins inquiétant Mainstream Desire). Il s’agit sans nul doute d’un album qui mérite de faire date dans sa manière de bousculer les genres et de repenser les instruments pop-rock dans la composition actuelle. Et tout cela, en rythme et dans la bonne humeur. Yeah !  

    Julien Desprez, Abacaxi, b•records, coll. Périscope, 2025 
    https://www.b-records.fr/disques/abacaxi
    https://www.juliendesprez.com

    Voir aussi : "Pas si frivole que ça"

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  • Le rock dans tous ses états

    Salah Khaïli est de retour dans une nouvelle aventure, avec cette fois Christophe "Tito" Taddei à la guitare. Le nom de leur projet ? Electric Blue Cats : un live placé sous les auspices du rock, de la rythmique et de la guitare – électrique, bien sûr.

    "High Fly" en est un avant-goût, avec ce smooth et ces couleurs chaudes qui invite à planer. Créé en 2020, le duo composé de Salah Khaïli et Christophe "Tito" Taddei a été vite rejoint par un bassiste, Emmanuel. La formule trio est la bonne pour multiplier les interactions musicales.

    La joie de vivre est au rendez-vous dans cet opus plein d’enthousiasme, et de groove, comme l’annonce le bien nommé "Groov’on The Eggs" qui entend bien marcher sur des œufs, avec gourmandise et pour le bonheur de tous. La guitare de Christophe Taddei y fait carrément merveille pour sa virtuosité, avant de proposer dans "Coconut Desert" un périple pop tout en luxuriance, sur des rythmes et des accents antillais.

    "Fresh Spring", avec cette facture groove que les Kool & The Gang (clin d’œil "Fresh", évidemment) n’auraient pas renié, abandonne un instant le rock pour un titre eighties parfait pour les pistes de danse.

    Beaucoup plus dingue, le titre relativement court (un peu plus de deux minutes), "Crazy House", propose une incursion électro ne se prenant pas au sérieux. Pour ce morceau, Electric Blue Cats aménage dans une maison hantée peuplée de robots disjonctées, de mouflets capricieux et de musiciens en roue libre.  

    La joie de vivre est au rendez-vous dans cet opus plein d’enthousiasme, et de groove

    L’auditeur sera sans doute plus touché par "A Wind Of Freedom" : normal pour un morceau engagé, en ce qu’il porte l’étendard de tous les opprimés de la terre, avec de nouveau la guitare de Christophe Taddei alliant nuances et puissance, sans oublier ces paroles pleines d'humanité : "Nous allons jouer pour la musique de demain / La musique nous sauvera car elle ne sert à rien…"

    Outre "Jungle Pursuit", un titre rock se piquant d’électro et de sons metaleux, inquiétant et dangereux, le rock se met dans tous ses états. Il ne pouvait pas ne pas faire une incursion du côté de l’urbain : chose faite avec "Change Your Partner". Voilà qui tranche de la facture résolument funk et groove que propose le trio, à l’instar de "The Joke" ou du de "Funky Mad Man" ou le très dansant "Dark Floor".

    Le formidable Electric Blue Cats se termine avec un dernier voyage : cette fois du côté du continent africain. Le rock se pare de ses plus belles couleurs, habité par la guitare sans faille de Christophe Taddei et les baguettes inspirées de Salah Khaïli.

    Electric Blue Cats, Electric Blue Cats, 2022
    https://salahkhailimusic.com/electric-blue-cats
    https://www.facebook.com/salah.khaili
    https://www.instagram.com/electricbluecats

    Voir aussi : "Experience rock of the Salator"

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  • Voyages en jazz avec Anne Paceo

    Artiste prolifique (deux Victoires de la musique à ce jour – "Révélation jazz" en 2011 et "Artiste jazz de l’année" en 2016 –, six albums et des concerts dans le monde entier), Anne Paceo a sorti en début d’année son nouvel opus, Bright Shadows. "Je n’ai jamais aimé frontières entre les styles musicaux. C’est les disquaires qui ont inventé ces cases", affirme l’artiste pour présenter un album qui s’affranchit du jazz et s’ouvre vers bien d’autres horizons.

    Bright Shadows est un vrai Rubik’s Cube musical, coloré, attachant et mystérieux, à l’image de ce titre pop eighties qu’est The Shell. La batteuse et compositrice a construit son dernier opus comme autant d’îlots musicaux autonomes et vite familiers : Tomorrow avec la voix soul d’Anne Paceo, le rythmé, envoûtant et métissé Bright shadows qui donne son titre à l’album, le pop urbain Shell, l’électro jazz ensoleillé Jasmin flowers, la magnifique ballade folk Hope is a swann ou Nehanda avec ses sonorités africaines.

    Un vrai Rubik’s Cube musical

    L’auditeur s’arrêtera avec d’autant plus d’intérêt sur ce dernier morceau consacré à la guerrière zimbabwéenne Nehanda Nyakasikana. Pour rendre hommage à cette figure féministe Anne Paceo dit avoir choisi "d’inventer une langue imaginaire et incantatoire."

    Calle silencio vient donner une respiration instrumentale et contemplative à l’opus grâce à un électro jazz laissant sa part à l’improvisation.

    Petite merveille de cet opus à la richesse infinie, Stranger est une soul langoureuse et sexy à danser joue contre joue : "You know I’m a stranger / You know / I know you’re a stranger." Chavirant et envoûtant : "Je suis là devant toi / Ne détourne pas ton regard de moi / Mon souffle s’amenuise / Je sens mes forces lentement me quitter."

    Le titre Contemplation vient clore l’album, sous forme d’une respiration zen et d’une ode à la nature.

    Anne Paceo, Bright Shadows, Laborie Jazz, 2019
    En concert, le 11 mai au Mans, le 23 mai à Châteauroux
    les 29 mai et 1er juin à Coutances

    https://www.annepaceo.com
    https://www.facebook.com/annepaceo

     

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