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cinéma - Page 2

  • Homicide ?

    Nous venons de l'apprendre : Anatomie d’une chute vient de remporter l'Oscar du meilleur scénario. Mérité et sans surprise ! Le film de Justine Trier est devenu en quelques mois plus qu’une surprise : une œuvre majeure, incroyable dans sa construction, passionnante et déroutante. Sa Palme d’Or le Printemps dernier et les multiples autres récompenses, dont des Césars, avec celui du meilleur film et de la meilleure réalisatrice, le prouvent.

    Anatomie d'une chute commence pourtant de la manière la plus classique qui soit pour un film policier. Un homme est découvert mort au bas de son pavillon au coeur des Alpes. Il s’appelle Samuel, vit en couple avec Sandra (incroyable et géniale Sandra Hüller) avec qui il a un enfant, Daniel. Ce dernier est aveugle depuis un accident.

    Le jour de la mort du père, ce dernier faisait des travaux de restauration dans leur chalet. Une étudiante était venue interviewée Sandra, une auteur d’origine allemande, un rendez-vous écourté  par le vacarme d’une musique mis à plein volume par Samuel. De retour d’une ballade avec le chien de la famille – un animal qui ne sera pas pour rien dans la résolution de l’affaire – Daniel tombe sur le cadavre de son père. Assez rapidement, les soupçons se portent sur sa compagne. 

    Justine Trier brouille les pistes

    Justine Triet brouille les pistes dans cette histoire de mort suspecte. Suicide ou meurtre ? Et dans le dernier cas, qu’est-ce qui en serait la cause ? Les première minutes s’intéressent à l’enquête et aux interrogations de l’avocat, dont on apprend vite qu’il est un ami intime de Sandra.

    La chute de Samuel est détaillée avec soin, même si en fait de chute et d’autopsie c’est bien celle d’une famille dont il est question. Le procès, pointu et rugueux, va étaler sur la place publique les crises, les reproches, les frustrations et les accusations d’un homme et d’une femme, et l’accident de leur fils ne constitue pas un moindre choc.

    Oui, Justine Trier brouille les pistes. Beaucoup de cinéastes auraient choisi pour cadre celui d’un féminicide, pas d’un homicide. Pas elle, qui prend pour personnage centrale une femme forte qui a réussi et dont le succès frustre son mari réduit à celui de père au foyer – accusant en plus sa compagne de plagiat. Comment la justice va réagir face à une accusée étrangère, paumée dans la région natale de son compagnon et qui a su su cicatriser la douleur du handicap de son fils grâce à des relations adultérines et homosexuelles ? Le spectateur assiste pétrifié au procès, à ses arguments et contre-arguments, jusqu’à une résolution inattendue grâce à un enfant et à son chien.      

    On sort secoué par ce film, marqué par des scènes et des sons incroyables – la musique assourdissante et insupportable de Bacao Rhythm & Steel Band, le dialogue en voiture entre le père et son fils, la dispute alcoolisée entre Sandra et Samuel ou les effets de manche du procureur.

    Plus qu’une réussite, cette Anatomie d’une chute restera longtemps dans les mémoires. 

    Anatomie d’une chute, drame policier français de Justine Triet, avec Sandra Hüller, Swann Arlaud, Milo Machado-Graner et Antoine Reinartz, 2023, 151 mn
    https://le-pacte.com/france/film/anatomie-dune-chute
    https://www.canalplus.com/cinema/anatomie-d-une-chute/h/23104851_50001

    Voir aussi : "Cher papa, insupportable père"

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  • La Bête

    Les Cramés de la  Bobine présentent à l'Alticiné de Montargis le film La Bête. Il sera visible du 28 février au 5 mars 2024. Soirée débat le mardi 5 mars à 20 heures.

    Dans un futur proche où règne l’intelligence artificielle, les émotions humaines sont devenues une menace. Pour s’en débarrasser, Gabrielle doit purifier son ADN en replongeant dans ses vies antérieures. Elle y retrouve Louis, son grand amour. Mais une peur l’envahit, le pressentiment qu’une catastrophe se prépare.

    La Bête, drame français de Bertrand Bonello
    avec Léa Seydoux, George MacKay, Guslagie Malanda, 2024, 146 mn
    https://www.cramesdelabobine.org/spip.php?rubrique1428
    https://www.advitamdistribution.com/films/la-bete

    Voir aussi : "Les Lueurs d’Aden"

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  • Magie et chocolat

    La barre était haute. Et même doublement haute. Presque vingt ans après l’adaptation par Tim Burton de Charlie et la Chocolaterie, le chef d’œuvre de Roald Dahl, on se demandait ce que donnerait ce Wonka, le préquel laissant tomber le jeune Charlie pour préférer se concentrer sur le chocolatier génial autant que doux-dingue.

    Le film commence par l’arrivée dans une ville imaginaire, à mi-chemin entre Paris et Londres, du jeune Wonka, bien destiné à faire fortune grâce à ses recettes inouïes de chocolat et quelques souverains en poche dont il est vite "libéré" dès ses premiers pas sur le vieux continent. Qu’importe : il se donne vingt-quatre heures pour damer le pion à trois hommes d’affaires influents qui ont mis la main sur le marché du chocolat grâce à un trust bien sûr illégal.

    Le challenge du jeune homme s’avère d’autant plus coriace qu’une aubergiste le retient prisonnier suite à une malencontreuse signature sur un contrat. Noodle, une jeune fille captive comme lui, s’allie avec Wonka pour qu’il se libère autant qu’il parvienne à réaliser son rêve.

    Un Wonka brillant, virevoltant, rêveur, enthousiaste, en un mot génial

    Tim Burton avait déjà mis la barre très haut, avec son Charlie et la Chocolaterie et un Wonka incroyable interprété par Johnny Depp. Qu’allait donner ce préquel ? Paul King a trouvé avec la jeune star Timothée Chalamet un Wonka brillant, virevoltant, rêveur, enthousiaste, en un mot génial – comme le chocolatier lui-même.

    La magie est à chaque coin de rue dans ce film d’une poésie incroyable. Magie des recettes du chocolatier. Magie de la boutique qu’il ouvre, même si les choses ne vont pas se passer comme il veut. Nous sommes dans une histoire mêlant l’histoire d’une ambition, la recherche de l’amour maternelle, la lutte contre le mal (avec mention spéciale aux escrocs Scrubitt et Bleacher) et bien sûr beaucoup de chocolat, dans des recettes évidemment infaisables.

    Tout cela est coloré par de la musique, des danses et des scènes féeriques, à l’instar de la fuite du zoo, qui promet de rester dans les annales.

    Un Wonka brillant qui parvient même à concurrencer, voire dépasser, le film de Tim Burton. 

    Wonka, film fantastique américain de Paul King,
    avec Timothée Chalamet, Calah Lane, Hugh Grant, Keegan-Michael Key
    et Paterson Joseph, 2023, 116 mn

    Voir aussi : "Résurrection d'un art"

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  • La Zone d’intérêt

    Les Cramés de la  Bobine présentent à l'Alticiné de Montargis le film La Zone d’intérêt. Il sera visible du 15 au 20 février 2024. Soirée débat le lundi 20 février à 20h30.

    Le commandant d’Auschwitz, Rudolf Höss, et sa femme Hedwig s’efforcent de construire une vie de rêve pour leur famille dans une maison avec jardin à côté du camp.

    La Zone d’intérêt, drame américain  de Jonathan Glazer
    avec Christian Friedel, Sandra Hüller, Johann Karthaus, 2024, 106 mn
    https://www.cramesdelabobine.org/spip.php?rubrique1417

    Voir aussi : "La Rivière"

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  • Résurrection d'un art

    Le Cambodge, le réalisateur Xavier de Lauzanne le connaît bien. Cinq ans après son film Les Pépites, surprenant succès critique et public en 2016, c’est à la danse de ce pays qu’il s’attaque, un art et une tradition que les Khmers Rouges ont voulu faire disparaître dans les années 70, au nom d’une révolution marxiste délirante. Durant cette période sombre, 90 % des artistes furent exécutés.

    Dans son film La Beauté du Geste, proposé en avant-première le 12 février au Musée Guimet à Paris, le réalisateur revient sur l’histoire du Ballet Royal khmer. En 1906, le roi Sisowath vient en visite officielle en France, à l’occasion de l’Exposition coloniale de Marseille. C’est l’occasion pour les Français de découvrir les danseuses de ce lointain pays, se produisant pour la première fois hors du Palais Royal de Phnom Penh.

    Le Ballet Royal est invité à se produire dans la capitale, où il croise la route d’Auguste Rodin. L’illustre sculpteur est bouleversé à son tour. Il quitte Paris toutes affaires cessantes afin de suivre les danseuses sur le retour vers Marseille. En quelques jours, il va réaliser près de 150 croquis, cherchant fiévreusement à saisir la beauté et la poésie de cette gestuelle si éloignée de la tradition occidentale. La reconnaissance pour cet art khmer est marquante. Dans son spectacle intitulé Métamorphose, la princesse Norodom Buphha Devi, demi-sœur de l’actuel roi du Cambodge et ancienne danseuse étoile, icône des années 60, s’inspire directement des gestes que Rodin a immortalisés dans ses croquis. Une manière pour elle de renouer avec l’Histoire et de retrouver la quintessence du Ballet royal.

    L’art, lui, ne doit jamais mourir

    Pourtant, cet art ancestral a failli disparaître durant le sombre règne de Pol Pot et le génocide qu’a connu le peuple cambodgien.  Voan Savay, maîtresse de ballet pour la création de Métamorphose, est l’une des rares rescapées. "Je n’avais pas peur de la mort, car ma vie vaut peu de chose. Mais l’art, lui, ne doit jamais mourir", témoigne-t-elle, dans le film de Xavier de Lauzanne.

    Il n’était pourtant pas dit qu’un tel art disparaisse à jamais. Peu à peu, presque par miracle, le Ballet Royal revit. En 2008, il est inscrit au patrimoine culturel immatériel mondial de l’Unesco. La Beauté du Geste sera d’ailleurs projeté au siège de cette institution à Paris, le 11 mars prochain. Avant sa diffusion en France, le film est sorti en salles au Cambodge, afin d’y asseoir sa légitimité. Il y a rencontré son public, remportant un succès sans précédent pour un documentaire, notamment auprès des jeunes générations. Un plébiscite qui témoigne de la force de cet héritage et de son rôle dans l’œuvre de résilience.

    Du domicile de la princesse, où se déroulent les répétitions, aux premières images de la tournée en France et en Suisse, en 2018, Xavier de Lauzanne suit chaque étape de cette quête exigeante au cours de laquelle se manifeste La Beauté du geste.  "À l’opposé de la danse classique telle que nous la connaissons, le Ballet royal est une curiosité à nos yeux. Le film se veut un trait d’union entre la culture cambodgienne et occidentale, tout en cherchant à mieux comprendre la dimension universelle de cet art ancestral. Il décrypte ses gestes, dans leur technicité mais aussi leur signification, montrant le lien intime qui s’est noué entre cette gestuelle et l’histoire du pays", explique le réalisateur.

    Plus que le récit d’une renaissance, ce documentaire important témoigne d’une identité nationale retrouvée.

    La Beauté du geste, documentaire de Xavier de Lauzanne, 2023
    https://www.unifrance.org/film/47161/la-beaute-du-geste
    https://www.aloest.com/projet/la-beaute-du-geste
    https://www.facebook.com/xavierdelauzanne

    Voir aussi : "Ma Vivian, mon amour"

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  • La Rivière

    cinéma,film,documentaire,cramés,rivière,écologie,environnement,dominique marchaisLes Cramés de la  Bobine présentent à l'Alticiné de Montargis le film La Rivière. Il sera visible du 8 au 13 février 2024. Soirée débat le lundi 12 février à 20h30.

    Entre Pyrénées et Atlantique coulent des rivières puissantes qu’on appelle les gaves. Les champs de maïs les assoiffent, les barrages bloquent la circulation du saumon. L’activité humaine bouleverse le cycle de l’eau et la biodiversité de la rivière. Des hommes et des femmes tendent leur regard curieux et amoureux vers ce monde fascinant fait de beauté et de désastre.

    La Rivière, documentaire français de Dominique Marchais, 2023, 104 mn
    https://www.cramesdelabobine.org/spip.php?article4664

    Voir aussi : "L’Homme d’argile"

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  • Briser la breizh omerta

    Le dernier film de Pierre Jolivet, Les algues vertes, ne mérite certainement pas les critiques chichiteuses qui ont suivies sa sortie en salle l’été dernier. Il est vrai que le sujet est aussi sensible qu’a priori peu sexy : la pollution des algues vertes en Bretagne depuis des dizaines d’années et qu’une journaliste modeste mais pugnace a fait connaître au milieu des années 2010. C’est l’histoire de cette enquête que raconte Pierre Jolivet.

    La formidable Céline Salette joue le rôle de la journaliste Inès Léraud , par ailleurs co-auteure de la BD Algues vertes, l'histoire interdite, avec Pierre Van Hove au dessin. Pigiste parisienne et chroniqueuse engagée, Inès voit le sujet des algues vertes proposé par un inconnu. Elle se rend en Bretagne avec sa compagne Judith (Nina Meurisse, parfaite et touchante). Les deux femmes s’installent dans une maison typique des Côtes-d’Armor. Très vite, Inès se trouve confrontée avec une véritable omerta dans ce coin de la Bretagne septentrionale, malgré les morts qui ont accompagné la propagation d’une algue dangereuse provoquée par l’homme et dont les effets néfastes ont été tus, à dessein. 

    Une double histoire d’amour

    Les Algues vertes est un film sur une investigation. Mais pas de grands effets ici, de scènes choc ou de séquences de tribunal. Tout juste assiste-t-on à la menace d’un menace, des intimidations parfois feutrées et des signes inquiétants – une voiture rôdant autour de la maison, des silences éloquents et des visages fermés.

    C’est l’omerta justement qui intéresse Pierre Jolivet, et que la femme d’une victime, Rosy Auffray (Julie Ferrier, qu’on a plaisir à retrouver ici), traduit dans le dernier quart d’heure : parler des algues vertes c’est mettre un danger le travail d’un voisin, d’un membre de la famille et d’un proche. La politique locale n’est pas en reste, avec un député européen (Jonathan Lambert, en contre-emploi) semblant jouer sur plusieurs tableaux à la foi.

    Les algues vertes, scandale écologique, devient au fil du récit celui d’une dérive politique et économique qui a même accompagné la sortie du film. Le tournage, apprend Pierre Jolivet, a été compliqué et marqué, lui aussi, par une omerta bretonne. La grande vertu du film, malgré ses déboires, a permis de faire connaître un scandale écologique et de provoquer des actions de sensibilisation, y compris et surtout en Bretagne.

    Véritable charge contre cette loi du silence, le film Les algues vertes propose également une double histoire d’amour : celle de deux femmes et celle pour la Bretagne, malgré tout.  

    Les Algues vertes, drame frano-belge de Pierre Jolivet, avec Céline Sallette, Nina Meurisse, Julie Ferrier, Pasquale d'Inca, Clémentine Poidatz et Jonathan Lambert, 2023, 107 mn, Canal+
    https://www.canalplus.com/cinema/les-algues-vertes/h/22973494_40099
    https://www.hautetcourt.com/films/lesalguesvertes

    Voir aussi : "Lumineuse Obscurité"
    "Nourrir son monde"

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  • Pierre, Feuille, Pistolet

    Les Cramés de la  Bobine présentent à l'Alticiné de Montargis le film Pierre, Feuille, Pistolet. Il sera visible du 25 au 30 janvier 2024. Soirée débat le lundi 29 janvier à 20h30.

    Un van polonais sillonne les routes d’Ukraine. A son bord, Maciek Hamela évacue des habitants qui fuient leur pays depuis l’invasion russe. Le véhicule devient alors un refuge éphémère, une zone de confiance et de confidences pour des gens qui laissent tout derrière eux et n’ont plus qu’un seul objectif : retrouver une possibilité de vie pour eux et leurs enfants.

    Pierre, Feuille, Pistolet, documentaire polonais de Maciek Hamela, 2023, 84 mn
    Titre original : Skad dokad
    https://www.cramesdelabobine.org/spip.php?rubrique1407

    Voir aussi : "Le Grand Chariot"

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