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Cinéma - Page 54

  • Seuls

    Et si toute la population disparaissait ? Seuls, l'adaptation de la bande dessinée phénomène de Fabien Vehlmann et Bruno Gazzotti sortira le 8 février 2017.

    Leïla, 16 ans, se réveille en retard comme tous les matins. Sauf qu'aujourd'hui, il n'y a personne pour la presser. Où sont ses parents? Elle prend son vélo et traverse son quartier, vide. Tout le monde a disparu. Se pensant l'unique survivante d'une catastrophe inexpliquée, elle finit par croiser quatre autres jeunes: Dodji, Yvan, Camille et Terry. Ensemble, ils vont tenter de comprendre ce qui est arrivé, apprendre à survivre dans leur monde devenu hostile…

    Mais sont-ils vraiment seuls ?

    Seuls, de David Moreau, avec Sofia Lesaffre et Stéphane Bak
    au cinéma, le 8 Février 2017
    http://www.seuls-labd.com/index.php

  • Star Trek revient de loin

    "Espace, frontière de l'infini, vers laquelle voyage notre vaisseau spatial. Sa mission de cinq ans : explorer de nouveaux mondes étranges, découvrir de nouvelles vies, d'autres civilisations, et au mépris du danger avancer vers l'inconnu" : vous aurez sans doute reconnu l’introduction de Star Trek, l’une des plus célèbres de l’histoire de la télévision.

    Il n’est pas exagéré de dire que l’histoire de cette saga de science-fiction, qui fête en ce moment ses cinquante ans, revient de loin. Une longévité d’autant plus exceptionnelle que Star Trek n’était au départ qu’une modeste série télévisée, sans grands moyens, qui aurait pu tomber dans l’oubli sans la pugnacité de ses auteurs et sans le soutien de ses fans.

    En 1965, le scénariste Gene Roddenberry développe l’idée initiale de ce qui allait être une série culte : au XXIIIe siècle, un vaisseau spatial terrien, l’Enterprise, dirigé par le capitaine Kirk (William Shatner) et secondé notamment par un savant extraterrestre, M. Spock (Leonard Nimoy), parcourt l’univers à la recherche de nouvelles vies. Un premier épisode pilote est filmé et jugé peu convainquant par NBC qui enterre le projet. Mais les créateurs se remettent au travail et tournent un second pilote, avec un nouveau casting. Cette fois, la production reçoit le feu vert et une première saison est diffusée à partir de 1966. La série initiale en comprendra trois, jusqu’en 1969 (ironie du sort, le dernier épisode sera diffusé quelques semaines avant les premiers pas de homme sur la lune).

    Faute d’audience, la série est abandonnée et aurait pu tomber dans l’oubli sans le soutien de nombreux fans, fascinés par son univers à la fois kitsch et incroyablement avant-gardiste. En dépit de l'arrêt de la série, ils entretiennent la mythologie Star Trek qui ne tombera, grâce à eux, jamais dans l'oubli. 

    Le père de la saga, Gene Roddenberry, relance la franchise, 10 ans après la fin de la première aventure télé, avec cette fois une version pour le cinéma: Star Trek, le Film, réalisé par Robert Wise. Le long-métrage suit le même équipage de L'Enterprise, avec des effets spéciaux et un budget de superproduction qui n'ont plus rien à voir avec la première série. Suite à ce premier succès, 12 autres films voient le jour, dont le dernier en date, Sans Limites, sorti cette année.

    Que l’on n'aime ou pas Star Trek, force est de reconnaître l’impact de cette saga de science-fiction hors du commun dont l’influence a dépassé - et de loin - le strict cadre télévisuel. Il y a d’abord ces personnages cultes : le capitaine Kirk, le Dr McCoy, M. Lieutenant-commandant Chekov (qu’en pleine Guerre froide, un Russe soit intégré dans cet équipage cosmopolite est tout sauf anodin !) et, bien entendu, le Vulcain aux grandes oreilles, M. Spock. Par ailleurs, en situant l’histoire au XXIIIe siècle, les créateurs ont misé sur l’invention d’outils technologiques inédits (phaseurs, tricodeurs et le fameux téléporteur) qui n’ont cessé d’alimenter la mythologie de Star Trek puis d’inspirer jusqu’aux scientifiques, fascinés par les inventions folles mais plausibles des scénaristes. Ainsi, la célèbre téléportation, imaginée au départ pour des raisons budgétaires (il était moins onéreux de faire voyager instantanément les personnages de l’Enterprise vers telle ou telle planète que de mettre en scène un voyage en navette spatiale) est devenue réalité avec la téléportation réussie de photons en 2014. De même, les communicateurs utilisés par les personnages dans la série d’origine ont une ressemblance troublante avec les téléphones portables à clapet mis au point et commercialisés quelque trente ans plus tard. Il n’est pas non plus fortuit que le prototype de la toute première spatiale américaine ait été nommée… Enterprise.

    Star Trek a marqué notre époque pour une autre raison : elle véhicule depuis sa création en 1966 un message humaniste et optimiste. Un épisode de la série est emblématique à ce sujet : le baiser entre le capitaine Kirk et le lieutenant Nyota Uhura (Nichelle Nichols) devient célèbre et légendaire puisqu’il s’agit du premier baiser entre deux personnes de couleurs différentes filmé pour la télévision. Une scène culte qui a fait date dans l’histoire du pays, comme dans celle de cette saga.

    Une saga qui n’a pas fini de s’éteindre car, outre la films sur grand écran, l’équipage de l’Enterprise devrait prochainement refaire son apparition sur le petit écran. Star Trek, partie de loin, a encore de beaux jours devant elle. 

    Building Star Trek, 88 mn, sur Arte en ce moment
    True Stories : Star Trek, 52 mn, sur Arte en ce moment
    "Star Trek ou la genèse d’une série aux idées progressistes", L’Humanité, 21 juin 2013
    http://forums.startrek-fr.net

  • Western ou northern ?

    Pour une fois, je vais vous parler non pas d’un film mais de deux films, sortis en ce début d’année à quelques jours d’intervalles et présentant bien des similitudes.

    The Revenant d’Alejandro González Iñárritu, avec Leonardo DiCaprio et Tom Hardy, et 8 Salopards de Quentin Tarrantino, interprétés notamment par Samuel L. Jackson, Kurt Russell et Jennifer Jason Leigh, revisitent tous deux à leur manière le western. Le western ou plutôt le "northern" car ces deux (très) longs métrages (156 minutes pour le premier et 187 minutes pour le second) se passent dans le grand froid, au cœur de l’Amérique légendaire du XIXe siècle. Ces films signés par des réalisateurs emblématiques du cinéma indépendant américain (même si Iñárritu est mexicain) offrent deux visions originales, quoique diamétralement opposées, d’un genre qui a connu un nombre important de mues au cours du XXe siècle.

    Pendant de longues décennies, le westen rimait avec conquête de l’ouest, grandes chevauchées fordiennes, figures héroïques du cow-boy "à la John Wayne" ou du trappeur blanc contre l’Indien (forcément) sauvage. Devenu plus sombre à partir des années 60, le western a changé de perspectives en ne cachant plus les horreurs du XIXe siècle : que ce soit la violence, omniprésente dans les films de Sergio Leone ou de Clint Eastwood ou encore le génocide indien dans Little Big Man et Danse avec les Loups. Iñárritu et Tarantino ont choisi à leur tour de s’approprier ce genre cinématographique archirebattu.

    Dans The Revenant et 8 Salopards, le spectateur se trouve en terrain a priori connu : pionniers contre indiens dans le premier film, chasseurs de primes et hors-la-loi dans le second. La nature sauvage, la neige et le blizzard sont des prétextes pour nouer une intrigue où les hommes peuvent se révéler soit des héros hors du commun soit de parfaites abominations.

    The Revenant a été scénarisé à partir d’un fait authentique survenu en 1823. Traqués par des Indiens, des trappeurs, conduits par Hugh Glass (Leonardo DiCaprio) et son films métis Hawk, prennent la fuite au milieu d’une nature sauvage. Blessé par un ours au cours d’un combat, Glass est laissé pour mort et enterré, non loin de son fils qui a été tué pour permettre la fuite des autres trappeurs. Porté par une volonté animale, Glass parvient à se relever. Il prend la route, seul au milieu d’une nature hostile, pour retrouver ses congénères et se venger. Porté par un Leonardio Dicaprio inspiré et la plupart du temps muet, Iñárritu conte l’histoire d’un calvaire et d’une leçon de survie d’autant plus frappante qu’elle s’inspire d’une histoire réelle.

    maxresdefault (1).jpgPour 8 Salopards, Tarantino a écrit de toute pièce une histoire de crapules, de haine et de morts dans une Amérique sombre et glaciale. Une diligence transporte quatre hommes et une femme, la hors-la-loi Daisy Domergue, en plein  blizzard. Un chasseur de prime, John Ruth (Kurt Russell), doit la conduire à Red Rock pour y être pendue. Deux autres compagnons d’infortune les accompagnent : outre le conducteur de diligence O.B. (James Parks), il y a un second chasseur de primes, Marquis Warren (Samuel L. Jackson), et le futur shérif de Red Rock, Chris Mannix (Walton Goggins). Pris par la neige, la diligence doit s’arrêter dans une auberge où sont déjà présents quatre autres voyageur : Oswaldo Mobray, le bourreau de Red Rock (Tim Roth), un cow-boy, Joe Gage (Michael Madsen), le Mexicain Bob (Demián Bichir) et le général confédéré Sanford Smithers (Bruce Dern). Bientôt, il s’avère qu’au moins un de ces voyageurs est de mèche avec Daisy Domergue pour la libérer et ne laisser aucun témoin.

    Là où Iñárritu mettait en valeur la nature sauvage, silencieuse, spectaculaire, impitoyable ou salvatrice (voir la magnifique scène du cheval mort !), Tarantino bâtit un huis-clos suffoquant, ultra-violent et aux dialogues incisifs. La libération d’une prisonnière - habitée par une démentielle Jennifer Jason Leigh - est le prétexte pour un règlement de comptes, d’abord à coup de mots (comme pour tous les Tarantino, celui-ci est particulièrement bavard) puis à coup de revolvers, fusils, armes blanches ou corde. Comme dans The Revenant, il est aussi question de vengeances et de règlements de compte, mais là où Iñárritu construit un drame épique, psychologique et tragique (la mort d’un enfant est le point de départ d’une épopée tragique de plus de 300 kilomètres), Tarantino fait des 8 Salopards un ballet sanglant et cruel sur fond des séquelles de la guerre de Sécession. Aucun des personnages n’est ménagé dans ce western en dépit de quelques séquences d’humour noir. Le visage de l’Amérique des pionniers en sort égratigné, dans un joyeux bain de sang et sur une bande originale soignée comme toujours chez le réalisateur de Pulp Fiction.

    The Revenant et 8 Salopards signent peut-être le retour d’un genre, le western, que l’on avait, à l'instar du personnage joué par Leonardi DiCaprio, trop vite enterré.

    The Revenant d'Alejandro González Iñárritu, avec Leonardo DiCaprio et Tom Hardy,
    Etats-Unis, 156 mn, 2015, en DVD et Blu-ray

    8 Salopards de Quentin Tarrantino, avec Samuel L. Jackson, Kurt Russell,
    Jennifer Jason Leigh, Walton Goggins, Demián Bichir, Tim Roth,
    Michael Madsen, Bruce Dern, Channing Tatum et Zoë Bell,
    Etats-Unis, 187 mn, 2015, en DVD et Blu-ray

  • Alice contre le temps

    Six ans avant Alice de l'autre Côté du Miroir, il avait été reproché à Tim Burton sa liberté avec l’œuvre de Lewis Caroll lorsque le cinéaste américain avait réalisé – mais aussi réécrit – Alice au Pays des Merveilles (2010) : actrice trop âgée pour le rôle, place trop importante laissée au Chapelier ou scénario puisant indifféremment dans Alice au Pays des Merveilles et… De l’autre Côté du Miroir.

    Or, ces critiques valent pour la suite de l’Alice de Burton, à ceci près que les auteurs (James Bobin à la réalisation et Linda Woolverton au scénario) n’ont pas cherché à piocher ici ou là les scènes adaptables chez Lewis Caroll mais ont imaginé une histoire originale pouvant se fondre dans l’univers de l’écrivain anglais.

    Dans Alice de l’autre Côté du Miroir, Les spectateurs retrouveront ainsi quelques personnages familiers, devenus légendaires : le chat de Cheschire, le lapin blanc, la reine rouge, Bonnet blanc et Blanc Bonnet et bien entendu Alice.

    Mia Wasikowska incarne de nouveau l’héroïne, devenue après la mort de son père la capitaine d’un vaisseau nommé fort opportunément Wonderland. La première scène du film – qui pourrait se lire comme un clin d’œil à la Chasse au Snark, une autre œuvre phare de Lewis Caroll – montre Alice en impétueuse navigatrice se sortant d’un mauvais pas en pleine mer. A son retour sur la terre ferme, elle doit affronter une épreuve bien plus redoutable : elle apprend que sa mère ruinée a vendu les parts financières de son mari et que le Wonderland devra être cédé. C’est une Alice désemparée qui est guidée vers un miroir merveilleux. En passant de l’autre côté du miroir, elle retrouve de vieilles connaissances, dont le Chapelier. Cloîtré chez lui, ce dernier est persuadé que toute sa famille, que l’on croyait disparue à jamais, est vivante. Est-ce possible ? Alice part à sa recherche et va devoir se battre contre le Temps pour dénouer le vrai du faux.

    Dans cet Alice, que Tim Burton a produit mais pas réalisé, le spectateur retrouve un pays merveilleux et familier. L’onirique et le fantastique sont omniprésents. À côté des personnages traditionnels joués par des actrices et acteurs qui respectent à la lettre le contrat (impeccable Helena Bonham Carter et Johnny Depp dans son rôle le plus emblématique), le bloggeur citera quelques jolies inventions : la mère d’Alice, le père du Chapelier mais surtout l’inoubliable Temps joué par Sacha Baron Cohen, prouvant l’immense talent de cet acteur rendu célèbre par Borat.

    Les admirateurs de Lewis Caroll pourront regretter que des aspects de son œuvre aient été occultées (le rêve, l’inversion, le travail sur le langage ou le nonsense). Il reste que la mission de cet Alice 2 est rempli : un grand film d’aventure, poétique et spectaculaire, avec un message féministe par dessus le marché.

    Alice de l'autre Côté du Miroir (Alice Through the Looking Glass),
    de James Bobin, avec Mia Wasikowska, Johnny Depp, Helena Bonham Carter,
    Sacha Baron Cohen et Anne Hathaway, USA, 2016, 113 mn

  • Amour et compassion

    Biopic réussi et audacieux, Love & Mercy est l'une des jolies surprises cinématographiques de l'année 2015. Le film vient de sortir en DVD : c'est l'occasion de découvrir ce film en même temps que de se plonger dans l'univers de Brian Wilson, l'un des génies musicaux de ces 50 dernières années.

    Love & Mercy fait le choix non de retracer la carrière du leader des Beach Boys mais de s'intéresser à deux moments cruciaux de sa vie et de sa carrière, traités par alternance.

    La première de ces étapes suit la phase de succès du groupe californien lorsque "Beach Boys" rimait avec succès interplanétaires (Surfin' USA, I Get Around, California Girls, Barbara Ann), rêve américain, plages et jolies filles en bikinis. Prodige du groupe et personnalité fragile et fantasque, tyrannisé par son père qui lui ôtera tout droit sur ses compositions, le jeune Brian Wilson, interprété avec talent par Paul Dano, a l'idée de sortir du chemin balisé du groupe et rêve de recherches musicales et de nouveaux sons à travers un concept album, Smile. Nous sommes en 1967 et ce projet ne suscite guère d'enthousiasme autour de lui.

    La deuxième époque s'ouvre vingt ans plus tard et Brian Wilson est une légende dont la carrière semble derrière lui. Le leader des Beach Boys (interprété pour cette période par John Cusack) n'est plus que l'ombre de lui-même : malade, schizophrène, atteint d'une dépression, il est en plus sous l'emprise d'un médecin, gourou et manipulateur, Eugene Landy (Paul Giamatti, étonnant et terrifiant). Melinda Ledbetter (Elizabeth Banks), une commerciale spécialisée en vente de voitures, croise par hasard Brian Wilson. Entre les deux, le courant passe. À l'admiration pour le chanteur en fin de carrière, succède une évidence : la jeune femme entend bien sortir Brian Wilson du piège chimique et mental où il est englué.

    Film à double facettes, Love & Mercy (littéralement "Amour et Compassion", un titre interprété par le "vrai" Brian Wilson dans le générique de fin) est le récit d'une touchante histoire d'amour autant que d'une d'une rédemption, avec en filigrane l'album emblématique Smile. Le bloggeur fera juste la fine bouche à ce sujet : autant la genèse de ce concept-album est abordé à travers les affres de la création de Wilson et des scènes d'enregistrements passionnantes, autant est mis sous silence la sortie de ce disque légendaire, Smile. Il est vrai qu'elle n'eut lieu que bien plus tard, en 2004 et a confirmé le retour sur le devant de la scène d'un authentique génie, ce que montre par ailleurs Love & Mercy.

    Love & Mercy, de Bill Pohlad, avec Paul Dano, John Cusack, Elizabeth Banks
    et Paul Giamatti, USA, 2015, 120 mn

  • Jamais domptées

    Mustang sort cette semaine en DVD. C’est l’occasion de découvrir ou revoir un des chocs cinématographiques de l’année 2015.

    La réalisatrice franco-turque Deniz Ganze Ergüven a reçu le tour de force de susciter l’enthousiasme avec un film exigeant joué par des acteurs inconnus. Ou plutôt des actrices inconnues, car Mustang s’intéresse à cinq sœurs, enfants et adolescentes, qu’une innocente excursion sur la plage un dernier jour d’école suscite la désapprobation dans un village turc traditionnel. Humiliée par les ragots qui courent au sujet des cinq filles, leur grand-mère décide de les isoler des tentations du monde extérieur et de les enfermer dans la demeure familiale, en attendant de les marier.

    Dans ce qui est devenu une forteresse domestique, les cinq filles font corps avec une solidarité et une soif de vivre exceptionnelles. Elles tentent de grappiller à leur grand-mère et à un oncle complice quelques parcelles de libertés : des jeux, des rires, des regards lancés en catimini à des garçons ou une partie de football à Istanbul. Les jeunes filles ne se considèrent pas comme domptées et veulent trouver une autre voie que le désespoir ou la résignation.

    Cinq adolescentes enfermées par leur famille pour les isoler des tentations du monde extérieur : la référence au Virgin Suicides de Sofia Coppola (1999) est évidente. Là s’arrête pourtant la similitude entre les deux films. Là où la réalisatrice américaine dévoilait dès le début au spectateur le dénouement tragique des cinq sœurs recluses par des parents catholiques traditionalistes, Deniz Ganze Ergüven déroule un scénario parfaitement huilé, avec son lot d’incertitudes jusqu’à la fin. 

    Mustang est un film de combat, bien plus sans doute que Virgin Suicides, émouvante œuvre désenchantée sur l’adolescence et sur le souvenir de jeunes filles broyées. La réalisatrice franco-turque aborde frontalement le thème de la domination patriarcale et des traditions religieuses aliénantes, pourtant acceptées majoritairement car considérées comme "soft". Cette "domination soft" a une réalité : la toute puissance de la famille, l’aliénation de jeunes filles dont l’émancipation est devenue quasi impossible, la recherche d’une pureté impossible (la scène du mariage et de la nuit de noce est un subtil mélange de tragédie et de comédie noire) et l’importance donnée au mariage, la seule issue donnée à ces jeunes filles. Les cinq sœurs turques ne sont pas les victimes résignées de traditions religieuses mais des guerrières qui ne peuvent être domptées, des mustangs qui n’ont pas renoncé à leur liberté, à commencer par la plus jeune, Lale (Güneş Nezihe Şensoy).

    Deniz Ganze Ergüven s’est battue pour bâtir un film bouleversant, aidée par une équipe d’actrices impeccables et de seconds rôles tout aussi brillants. Le résultat est Mustang, une œuvre inoubliable et un cri d’amour en faveur de la liberté, de l’adolescence et du combat contre tous les fanatismes.

    Mustang, film dramatique germano-franco-turco-qatari de Deniz Gamze Ergüven,
    avec Güneş Nezihe Şensoy, Doğa Zeynep Doğuşlu, Tuğba Sunguroğlu, Elit İşcan, İlayda Akdoğan, Ayberk Pekcan et Nihal Koldaş, 2015, 97 mn, en DVD

  • Les deux notes de musique les plus terrifiantes de l'histoire, au Grand Rex

    cr,640,450-cc6a26.jpgEn 1976 sortait sur les écrans français Les Dents de la Mer de Steven Spielberg, salué d’un Oscar pour sa bande originale : les spectateurs du monde entier tremblaient à l'écoute des deux notes de musique les plus terrifiantes de l'histoire du cinéma.

    Depuis, John Williams n’a eu de cesse de construire sa carrière de compositeur exceptionnel au service de monuments du cinéma : outre Les Dents de la Mer, citons Star WarsET l'Extra-terrestreLa Liste de Schindler, Jurrasic Park, Harry Potter ou Les Aventures de Tintin.

    En avril, il sera possible de revivre au Grand Rex les plus belles partitions de John Williams durant quatre décennies au cours desquelles John Williams a marqué son empreinte durable sur la musique et le cinéma. Interprété par le Sinfonia Pop Orchestra dirigé par Constantin Rouits, Tribute to John Williams promet d'être un rendez-vous des cinéphiles et mélomanes.

    Lors de cet événement unique, Jonathan Ke Quan, "Data" dans les Goonies et Demi-Lune dans Indiana Jones, sera présent pour rencontrer les fans de l’univers Spielberg.

    Tribute To John Williams, Music from the films of Steven Spielberg
    Invité d'honneur : Jonathan Ke Quan
    Samedi 30 avril 2016 à 15h et 20h au Grand Rex, Paris

  • Une presque bonne idée

    Il avait été question sur ce blog de l'édition 2015 du festival "42 heures pour un court".

    Vous pouvez maintenant retrouver en ligne le court-métrage Une presque bonne Idée, grand vainqueur du palmarès de cette année.

    Cette comédie de Sébastien Deschamps a obtenu le Chien d'or ainsi qu'un double prix d'interprétation féminine pour ses deux actrices principales, Mélanie Poiget et Audrey Baudoin.

    Une presque bonne idée a été écrit, tourné et joué à l'occasion du Triathlon vidéo de "42 heures pour un court". L'équipe de Rapace Prod avait choisi pour contrainte le thème de l'économie de partage et pour lieu la place Victor Hugo à Montargis (Loiret).

    Le résultat final est en maintenant en ligne.

    Une presque bonne Idée de Sébastien Deschamps,
    avec Victor Angenault, Mélanie Poiget, Audrey Baudoin et Mélinda Poiget, 9 mn 42