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Dans la cité des anges
La composition en alexandrin est un exercice si rare et si complexe que son utilisation par des auteurs contemporains donne paradoxalement à ces œuvres une éloquente modernité. La preuve avec Los Angeles, une tragédie de Jean Hautepierre sortie en 2022 aux éditions ODS.
Los Angeles – littéralement "la cité des anges" – ne pouvait pas mieux se prêter à cette pièce s’interrogeant sur l’apocalypse, la vie, la mort, la lutte entre bien et le mal mais aussi la folie.
Le premier acte démarre dans un casino. Einstein disait que Dieu ne joue pas aux dés. Stello, le personnage principal de la tragédie, lui, mise dans une cité que l’on dirait perdue. "En vain pour toi tourne sans fin la roue du monde", commente le chœur des démons. Jean Hautepierre choisit en effet de faire se dialoguer, pour l’essentiel, Stello et des chœurs. Ne surviennent qu’épisodiquement un Docteur Noir, réincarnation moderne du Docteur Faust, un ange, Galadriel et Satan.
L’utilisation de l’alexandrin est tout sauf accessoire
On aura compris que dans cette vision fantasmagorique de Los Angeles, Jean Hautepierre a voulu écrire une tragédie antique de notre époque. Un choix qui n’est pas nouveau chez lui (Néron, Jean Sobieski). L’utilisation de l’alexandrin est tout sauf accessoire. Dans cette vision noire (et même très noire), la versification traditionnelle donne à la poésie le dernier mot. Voilà une tragédie atypique, a priori jamais jouée, et dont la découverte au format livre reste tout à fait pertinente.
sonora
Voir aussi : "Sonnets pour ce siècle"
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