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  • Sonnets pour ce siècle

    Lisez ceci : "Ce soir ma bien-aimée, nous dormirons sous l’eau / Où l’on rêve plus haut près des algues avides / Leur lit céleste et doux ne remuera pas trop / Et tu seras bercée par leurs mains impavides". Baudelaire ? Verlaine ? Musset ? Vous n’y êtes pas du tout. Ce texte est tiré du recueil de Luc Loiseaux, Dans l'Ivresse des Brumes (éd. Unicité).

    60 poèmes en vers, dont la majorité en alexandrin, composent ce livre singulier et magnifique. Il est préfacé par Jean Hautepierre dont le combat artistique porte sur la mise en valeur de la versification classique dans la littérature contemporaine. Luc Loiseaux s’inscrit parfaitement dans ce courant qui refuse de tourner le dos au passé et aux grands auteurs classiques.

    Bla Bla Blog avait déjà salué le travail de Luc Loiseaux, MoonCCat – hommage sans nul doute à Moondog, musicien maudit mais néanmoins capital dans l’histoire de la musique. Musicien, auteur, conférencier et véritable dandy fin de siècle, Luc Loiseaux reste fidèle à ses valeurs et entend les sublimer dans son recueil Dans l'Ivresse des Brumes où son amour pour ses brillants aînés, que ce soit Verlaine, Baudelaire ou Rimbaud, éclate. 

    Luc Loiseaux montre que versification classique, alexandrins et sonnets peuvent retrouver toute leur place dans la littérature du XXIe siècle

    Le livre se pare d’un noir gothique rehaussé d’éclats lumineux d’opales et d’émeraude, la couleur de l’absinthe ("J’entends encor’ ce soir la triste mélodie / De l’idole invaincue au large front d’airain / Dans son baiser d’amour respire encore l’envie / De presser mon vieux cœur sur l’hiver de son sein"). Plusieurs poèmes sont consacrés à cette boisson mythique et maudite à laquelle il a consacré une partie de sa vie professionnelle ("La fée verte", "Gouttes brûlantes", "Célestes amers").

    Nous parlions de Rimbaud. L’auteur en fait le fil rouge du recueil à travers des photos inédites de sa composition. La patte de l’auteur du Bateau ivre est perceptible dans plusieurs textes, à l’instar du Miroir des noyés" ou du "Soir" ("Quand la nuit vient ici, on entend une absence / Neiger en fine pluie / Dans la forêt obscure… Un peu comme l’enfance / Depuis longtemps enfuie"). Dans "La Paresse", derrière lequel on reconnaîtra le magnifique et fulgurant classique de Baudelaire "Bien loin d’ici". Luc Loiseaux s’abandonne dans la contemplation : "L’indolente somnole en ses voiles de tulle / Dans un geste indolent / Elle trace dans l’air le contour d’une bulle… / Comme un enchantement".

    Lyrisme, romantisme et mysticisme baignent ce recueil où Luc Loiseaux montre que versification classique, alexandrins et sonnets peuvent retrouver toute leur place dans la littérature du XXIe siècle, une période qui a droit aux jugements acerbes de l’auteur : "Ce monde-ci n’est pas ma foi / Que gueuserie et que misère".  Sa réponse ? La beauté, mise en vers. Il fallait bien cela.

    Luc Loiseaux, Dans l'Ivresse des Brumes, éd. Unicité, 2024, 104 p.
    Préfacé par Jean Hautepierre
    https://www.facebook.com/luc.santiago
    https://www.editions-unicite.fr

    Voir aussi : "À fleur de Poe"
    "Rimbaud, sors de ce corps"
    "C’est le plus dandy des albums"

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