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samy thiébault

  • Contes symphoniques de Samy Thiébault

    Nous avions parlé il y a quelques semaines du précédent album de Samy Thiébault, Caribbean Stories et de son jazz se nourrissant de couleur créoles et caribéennes. Revoilà notre saxophoniste avec Symphonic Tales, un album tout autant syncrétique et bigarré, et cette fois avec grand orchestre, pour un alliage ambitieux entre jazz, classique mais aussi musiques du monde.

    Ces contes symphoniques avec l’Orchestre Symphonique de Bretagne, sous la direction d'Aurélien Azan Zielinsky, sont autant de morceaux de bravoure, d’une ambition désarçonnante. Le premier titre, The Flame, cueille ainsi a froid l’auditeur grâce à son opulente richesse musicale aux parfums orientaux.

    Pour cet opus, Samy Thiébault s’est entouré, en plus de l’ensemble symphonique breton, d’Adrien Chicot au piano, Sylvain Romano à la contrebasse, Philippe Soirat à la batterie et Mossin Kawa au tablas. "Après m'être réapproprié la lenteur, j'étais mûr pour l'orchestre" commente le saxophoniste de jazz, qui avoue aussi s’être essayé à la composition symphonique lors de ses études au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris. "Cela correspond à des choses que je voulais entendre chez moi depuis longtemps"ajoute-t-il, dans cet opus finalement plus personnel que ne laisse entendre la réalisation impressionnante de Sébastien Vidal et de Philippe Teissier Du Cros au son.

    Facture classique et facile ? Non : mais romantisme et goût de l'épique, à l'instar d'Élévation dont la puissance lyrique est contrebalancée par un deuxième mouvement jazz que l'on croirait cinématographique.

    Les deux premiers titres de ces Symphonic Tales constituent à eux seuls presque la moitié d’un album composé de huit morceaux. C’est dire la place de The Flame et Élévation, impressionnants dans leur architecture comme dans leur orchestration. Samy Thiébault ignore la frontière entre jazz et classique, entre John Coltrane et Claude Debussy ou entre Ravi Shankar et Maurice Ravel.

    Diva and Shiva, romanesque et enlevé, donne au saxophone toute sa place comme si le jazzman proposait un concerto bigarré, coloré et aventureux. Pour Jahan Jog Joy, on sent tout le parfum orientalisant, laissant aussi toute sa place à l’ improvisation. À l’instar du titre Ajurna, aux percussions d’une belle variété, l’artiste mixe les influences avec une passion communicative.

    L'album se termine sur un Diwali concis, mais non moins coloré en guise de clôture délicate et déroutante.

    Samy Thiébault, Symphonic Tales
    Avec l’Orchestre Symphonique de Bretagne, s
    ous la direction d'Aurélien Azan Zielinsky
    Gaya Music/l’Autre Distribution, 2019

    http://www.samythiebault.com
    https://www.facebook.com/samythiebault

    Voir aussi : "Les histoires caribéennes de Samy Thiébault"

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  • Les histoires caribéennes de Samy Thiébault

    Navigant sur des eaux à la fois jazz et world, le jazz du saxophoniste Samy Thiébault est d’une poésie sans fin, pour reprendre l’un des titres de son dernier album Carribeau Stories (Poesia Sin Fin). Il faut dire que le musicien est né en Côte d’Ivoire d’un père français et d’une mère marocaine (Tanger la Negra peut d’ailleurs s’écouter comme un bel hommage à ces origines maghrébines), avant de revenir en métropole et d’intégrer en 2004 le Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris. Voilà qui fait de ce jazzman un artiste élargissant ses influences par-delà les frontières, et cette fois du côté des Caraïbes.

    Samy Thiébault s’est entouré d’un groupe propre à donner une identité world à cet opus attachant : le percussionniste Inor Sotolongo, le batteur Arnaud Dolmen, le bassiste Felipe Cabrera, les guitaristes Hugo Lippi et Ralph Lavital, soit deux Cubains, un Guadeloupéen, un Français et un Anglais.

    Dès le premier morceau, Santiera, nous voilà parti à l’autre bout de l’Atlantique dans ce qui est un voyage tout aussi gracieux et tonique qu’émouvant puisqu’il évoque la construction douloureuse des Amériques avec ces voyageurs mis au ban – esclaves noirs, indiens annihilés ou Européens migrants poussés par la misère. C’est cette souffrance qui forme le terreau d’une musique puissante et colorée (Les Mangeurs d’Étoiles).

    Une texture mystérieuse et sombre à son jazz virtuose et élégant

    Le jazz de ces histoires caribéennes va chercher ses influences dans les rythmes de la culture créole, à l’exemple du calypso de Calypsotopia, s’habillant de carnaval et de joie. Puerto Rican Folk Song c’est l’île de Puerto Rico revisitée, nous entraînant d’un claquement de doigt dans un club de jazz latino au cœur du New York des seventies. L’envoûtant titre Pajarillo Verde est, lui, tiré d’une valse vénézuélienne tandis que Presagio a des airs de João Gilberto, dans un morceau qui semble faire le va et vient entre le Brésil, l’Amérique centrale et le jazz occidental. Influence des Caraïbes encore avec Let the Freedom Reign, influencé autant par Count Ossie que Charlie Mingus. Dans ce titre, Samy Thiébault donne une texture mystérieuse et sombre à son jazz virtuose et élégant, comme si de belles succubes caribéennes à la peau cuivrée venaient nous entraîner dans des danses lascives.

    Aida clôture en douceur et en sensualité ces histoires caribéennes et voyageuses, comme un hommage et une consolation à ces Caraïbes construites par des voyages sans retour.

    Samy Thiébault, Caribbean Stories, Gaya Music Production, 2018
    http://www.samythiebault.com
    https://www.facebook.com/samythiebault
    En concert du 18 au 23 août à Pompignan (82)
    Du 9 au 11 septembre au Duc des Lombards, Paris

    Voir aussi : "Katchéscope"

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