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Les histoires caribéennes de Samy Thiébault

Navigant sur des eaux à la fois jazz et world, le jazz du saxophoniste Samy Thiébault est d’une poésie sans fin, pour reprendre l’un des titres de son dernier album Carribeau Stories (Poesia Sin Fin). Il faut dire que le musicien est né en Côte d’Ivoire d’un père français et d’une mère marocaine (Tanger la Negra peut d’ailleurs s’écouter comme un bel hommage à ces origines maghrébines), avant de revenir en métropole et d’intégrer en 2004 le Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris. Voilà qui fait de ce jazzman un artiste élargissant ses influences par-delà les frontières, et cette fois du côté des Caraïbes.

Samy Thiébault s’est entouré d’un groupe propre à donner une identité world à cet opus attachant : le percussionniste Inor Sotolongo, le batteur Arnaud Dolmen, le bassiste Felipe Cabrera, les guitaristes Hugo Lippi et Ralph Lavital, soit deux Cubains, un Guadeloupéen, un Français et un Anglais.

Dès le premier morceau, Santiera, nous voilà parti à l’autre bout de l’Atlantique dans ce qui est un voyage tout aussi gracieux et tonique qu’émouvant puisqu’il évoque la construction douloureuse des Amériques avec ces voyageurs mis au ban – esclaves noirs, indiens annihilés ou Européens migrants poussés par la misère. C’est cette souffrance qui forme le terreau d’une musique puissante et colorée (Les Mangeurs d’Étoiles).

Une texture mystérieuse et sombre à son jazz virtuose et élégant

Le jazz de ces histoires caribéennes va chercher ses influences dans les rythmes de la culture créole, à l’exemple du calypso de Calypsotopia, s’habillant de carnaval et de joie. Puerto Rican Folk Song c’est l’île de Puerto Rico revisitée, nous entraînant d’un claquement de doigt dans un club de jazz latino au cœur du New York des seventies. L’envoûtant titre Pajarillo Verde est, lui, tiré d’une valse vénézuélienne tandis que Presagio a des airs de João Gilberto, dans un morceau qui semble faire le va et vient entre le Brésil, l’Amérique centrale et le jazz occidental. Influence des Caraïbes encore avec Let the Freedom Reign, influencé autant par Count Ossie que Charlie Mingus. Dans ce titre, Samy Thiébault donne une texture mystérieuse et sombre à son jazz virtuose et élégant, comme si de belles succubes caribéennes à la peau cuivrée venaient nous entraîner dans des danses lascives.

Aida clôture en douceur et en sensualité ces histoires caribéennes et voyageuses, comme un hommage et une consolation à ces Caraïbes construites par des voyages sans retour.

Samy Thiébault, Caribbean Stories, Gaya Music Production, 2018
http://www.samythiebault.com
https://www.facebook.com/samythiebault
En concert du 18 au 23 août à Pompignan (82)
Du 9 au 11 septembre au Duc des Lombards, Paris

Voir aussi : "Katchéscope"

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