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À la place du mort

Retour à David Foenkinos et au hors-série que nous lui consacrons sur Bla Bla Blog, avec cette chronique sur La Délicatesse ( éd. Gallimard, Folio). Ce n’est pas son premier roman, mais c’est celui a marqué la reconnaissance critique et publique d’un auteur devenu incontournable dans la littérature contemporaine.

L’intrigue relativement tenue du récit tout comme le choix de personnages qui pourraient être des voisins ou des collègues de travail font de ce livre un vrai petit miracle.

Nous suivons Nathalie, une jeune femme pétillante, légère, délicate mais aussi à la vie ordinaire et heureuse. Lorsqu’elle croise sur sa route François, avec qui elle décide de vivre sa vie, on se dit que tout réussit à cette Parisienne ("Ils étaient le maillot jaune de l’amour"). D’autant plus qu’un alignement des planètes favorable lui permet d’entrer dans une grande société suédoise, au service de son directeur, Charles Delamain, qui l’a recruté pour son rayonnement ("Il trouvait que cette femme semblait sage") mais aussi pour son attraction.

Un vrai petit miracle

Le drame surgit sans prévenir : un accident de la route provoque le décès de François, et voilà Nathalie tétanisée, enfermée dans un chagrin indicible et que personne ne semble pouvoir mettre fin : "Elle ne voulait plus sentir ce regard apitoyé sur elle. Elle voulait se terrer, s’enfermer, vivre dans un tombeau." La jeune veuve parvient à revenir au travail et reprendre un peu de vie sociale, mais le cœur n’y est plus. Charles Delamain, son directeur, mais aussi Chloé, une collègue un peu trop envahissante, tentent de faire sortir Nathalie de son deuil. En vain. Le déclic viendra pourtant d’une autre personne, Markus, un homme effacé, presque invisible, pour tout dire assez ordianire. Un geste gratuit, délicat et inexplicable bouscule subitement l’existence de cet homme et de cette femme si différents.

Lorsque David Foenkinos a sorti La Délicatesse il y a un peu plus de 10 ans, le terme de résilience était inconnu du grand public. Il s’agit pourtant bien de cela : l’histoire d’une reconstruction en dépit d’un drame insupportable. L’auteur parvient à parler de cette tragédie grâce à un récit singulièrement léger, écrit avec une grande délicatesse, et où les effets de surprise ne manquent pas : passant d’un personnage à un autre (on pense à ces pages consacrées à Charlotte, la conductrice à l'origine de l'accident mortel), il suit pas à pas la route de Nathalie mais aussi de l’irrésistible Markus. David Foenkinos ponctue son roman de digressions sous forme de listes ou de notes de bas de pages – qui seront bientôt une marque de fabrique dans la suite de son oeuvre.

La Délicatesse a été adaptée au cinéma deux ans plus tard par Stéphane Foenkinos et David Foenkinos en personne, avec Audrey Tautou et François Damiens dans les rôles principaux.

David Foenkinos, La Délicatesse, éd. Gallimard, coll. Folio, 2009, 210 p.
@DavidFoenkinos

Voir aussi : "David Foenkinos, son œuvre"
"La bibliothèque des auteur·e·s inconnu·e·s"

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