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Tagada tagada, voilà les Dalton Telegramme

Le titre est peu facile pour cette chronique sur les Dalton Telegramme, Victoria, un opus passionnant, tout en relief et en sensibilité. Victoria est aussi le titre du premier morceau. La voix à la Bashung et le rock acoustique sont au service d’un portrait amoureux et d’un récit plein d’amertume : "Victoria tu te souviens / La victoire nous appartient / Victoria / On était partis pour la gloire qui nous va si bien / Qui te va si bien" (Victoria).

Amour, rêves, fantasmes et séparations : ce lot quotidien est au cœur notamment de Sparadrap, dont le clip a été réalisé par Louan Kampenaers et Romain Habousha. La douleur d’un amour qui, insidieusement, n’en finit de partir est au cœur de ce titre âpre et sensible : "Ta peau colle encore à ma peau comme un sparadrap / Ne l’enlève pas trop / Tôt / Ne pars pas. "

Ton portrait est également une histoire de séparation, cette fois avec une sorte de légèreté. La séparation est assumée et même revendiquée haut et fort : "Dans la longue galerie de mes portraits / J’ai décroché le tien de l’entrée / J’ai trouvé le courage et le quart d’heure /Pour faire le ménage dans mon bunker / Et désormais comme Mick Jagger / C’est moi qui serai l’unique leader / Pour pousser ton portrait ailleurs au fond de mon bunker." Un vrai happy-end en quelque sorte : "Et pourtant je ne m’en vaux pas tant que ça / Je ne me souviens déjà plus de tout." Si tu reviens j’annule tout, en référence au message d’un ancien Président de la République, est dans le même univers : séparation, retrouvailles et départs impossibles : "Reviens car si je te réclame c’est que je crois bien que je t’aime toujours même si c’est la mort dans l’âme."

À moins que le départ définitif soit tout simplement la solution, mais toujours avec élégance et humour, à l’instar de Gare du nord : "J’ai enfilé mon sourire et mon plus beau dédain / pour regarder ton arrière-train s’éloigner / Désolé, tu vas pas me manquer."

"Regarder ton arrière-train s’éloigner / Désolé, tu vas pas me manquer"

Sur une pop sucrée, Lolita83 se veut un regard sur les illusions et les ratés des relations amoureuses via Tinder, eDarling et autres Attractive World : "Et moi qui était tout disposé à vous aimer / Lolia83 à la manière de la mante religieuse / Lolita vous m’avez fait croire que vous n’étiez pas dangereuse." Ah, les dangers des réseaux sociaux et de l’Internet ! Pourvu qu’elle s’en lasse s’intéresse cette fois à une femme "qui pourraient se damner… pour quelques doigts levés… [ou] un partage…" Une vraie critique contre le virtuel et un appel à la vie et au vrai : "Car au fond, elle le sait / C’est pas dans les pieds dan la tombe / Qu’on mènera la fronde / Pas le doigt sur la mappemonde / Qu’on fera les plus belles rencontres / Alors pourvu qu’on s’en lasse."

Après Le jour du seigneur, une électro pop-folk qui prône l’amour des Dalton Telegramme pour le son et les nuits musicales, le titre Tout à coup (tout t’accuse) est une tranche de vie : l’histoire d’amour impossible avec une voisine. Sous forme d’un petit bonheur fugace – et interdit ("Pourquoi tu t’excuses / Tout à coup tout t’accuse.") – cette jolie chanson surgit tel un éclat de lumière : "Et même si tu t’en vas dès que mes yeux se replient / je t’ai eu un peu pour moi et ça ça n’a pas de prix."

Le relais, qui n’est pas sans rappeler le son du Graceland de Paul Simon, nous relate une aventure minuscule. Une nuit. Un concert. Une rencontre noctambule. Une femme fatale. L’amertume, de nouveau : "Si tu savais / Comme tu leur plaît / Si tu savais comme c’est le cœur lésé que je leur ai laissé / Le relais."

Le groupe liégeois d'oublie pas le rock avec un singulier hommage à St Exupéry qu'est Vol du nuit. Ce titre voyage dans le pays de la solitude, au cœur d’une nature hostile, sous des conditions météos capricieuses et dans un avion exigeant. Le poète se fait jour dans cette complainte aigre-douce d’un pilote perdu dans sa solitude.

Pour Mon sanglot, le groupe belge propose une ballade à la guitare et au violoncelle et voix au sujet d’une naissance, "hors de l’ombre." Une sortie dans "le vide." Une naissance. Tour simplement. "Comme tous les petits gars timides / Comme tous les figurants du monde / Il a voulu sortir du vice / Il a voulu faire un pas hors de l’ombre." Ce morceau d’une très grande sensibilité se termine par ces magnifiques vers : "Près de ton cri vivait mon sanglot plus petit mais pas moins vaniteux / Qui se dit que tant pis plein le dos de tant de cris pour si peu / Alors qui, sans rompre le charme, / S’en ira dans le calme, / S’endormira, oui, mais sans drame / Et à bientôt mon sanglot."

Dalton Telegramme, Victoria, Art-i, 2019
http://www.art-i.be/artistes/page-artiste/23
https://www.facebook.com/daltontelegramme

Voir aussi : "Je veux du glam"

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