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harriet dyer

  • La menace fantôme

    L’homme invisible, imaginé par HG Wells à la fin du XIXe siècle, vient d’avoir un nouvel avatar grâce au film de Leigh Whannell, sobrement intitulé : Invisible Man. L’excellente Elisabeth Moss (La Servante écarlate) est au cœur de cette aventure mêlant sciences et fantastique, dans lequel ce fameux homme invisible s’avère moins important que le parcours de sa compagne.

    Compagne ou plutôt ex compagne, car lorsque le film démarre, Cecilia Kass fuit le domicile conjugal et son mari Adrien Griffin. Grâce à la complicité de sa sœur Emily, elle se met à l’abri, chez un ami commun, James Lanier, où elle loge. L’avenir s’éclaircit pour cette femme harcelée par son mari lorsqu’elle apprend qu’Adrien s’est suicidé. Mieux, son testament l’informe que le mari violent, mais aussi scientifique renommé en optique, lui a laissé plusieurs millions de dollars.

    Or, quelques jours plus tard, elle se dit victime d’actes malveillants dont le coupable ne serait qu’Adrien, non seulement bien vivant, mais aussi invisible.

    Le film s’aventure moins vers l’horreur que vers le film de SF, voire vers le film de super-héros

    Leigh Whannell a choisi pour cette histoire d’invisibilité de s’intéresser à une victime, car ce scientifique apprenti-sorcier s’avère d’une perversité et d’une violence bien peu recommandables. Le film commence comme un thriller psychologique, distillant les effets grâce à des jeux de cadrages et de regards – ceux précisément d’Elisabeth Moss. Peu à peu, le film s’aventure moins vers l’horreur que vers le film de SF, voire vers le film de super-héros (ou plutôt anti-super-héros).

    À cet égard, Invisible Man est une rencontre inattendue entre le film hitchcockien, La Mouche ou Venom. En outre, dans cette période post-#Meetoo, le message adressé aux femmes battues et harcelées est évident. Cependant, les créateurs ont refusé le manichéisme en proposant une fin déstabilisante.  

    Les effets spéciaux se font discrets, ce qui les rend d’autant plus efficaces. On retiendra surtout le visage d’effroi de Cecilia Kass/Elisabeth Moss lorsqu’elle piège l’agresseur invisible grâce à un seau de peinture blanche.

    Une revisite inattendue du chef d’œuvre de H.G. Wells.

    Invisible Man, film fantastique américain de Leigh Whannell, avec Elisabeth Moss, Oliver Jackson-Cohen et Harriet Dyer, 2020, 125 mn, Canal+
    https://www.canalplus.com/sport/invisible/h/10309375_50001
    https://www.universalpictures.fr/micro/invisible-man

    Voir aussi : "Abominables additions"
    "Maîtres et servantes"

     

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