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paul dano

  • Le garçon à la caméra

    Et si l’on parlait de The Fablemans comme l’un des meilleurs Spielberg ? Certes, il fut un échec commercial aux États-Unis, avant de connaître une carrière modeste et honorable en France. Spielberg était plus habitué aux succès retentissants, aux divertissements entrés dans l’histoire du cinéma (ET, Jurassic Park) et aux films épiques devenus des sommets du cinéma (Il faut sauver le Soldat Ryan, La Liste de Schindler).  

    Sorti l’an dernier, The Fabelmans appartient à ces films très personnels, sans doute le plus personnel du cinéaste américain. Le titre du film, que l’ion pourrait traduire par "l’homme des fables" fait en réalité référence à la famille Fabelman. Il y a Mitzi, la mère, pianiste extravagante à la carrière contrariée, Burt, le père, ingénieur génial reconnu persuadé que l’informatique a de l’avenir. Et, à côté des trois sœurs, il y a Sammy, qui découvre très jeune le pouvoir des images animés et du cinéma. Très vite, sa mère lui offre une caméra. Grâce à elle, Sammy filme sa famille et se découvre une passion, bientôt devenue une obsession.

    Michelle Williams, belle, inoubliable et bouleversante

    Les mauvaises langues ont fait la fine bouche devant cette chronique familiale, inspirée librement des jeunes années de Steven Spielberg. Clairement, Sammy, c’est lui. Un garçon doux et rêveur, passionné, sensible et devenant vite inséparable de sa caméra. Que Fabelmans soit un hommage au cinéma est une litote. C’est aussi une vraie déclaration nostalgique pour le cinéma des années 50 et 60 – et pour une certaine idée de l’American Way of Life.

    Chronique familiale, The Fabelmans séduit surtout par ses scènes qui promettent de rester dans les mémoires, à l’instar de la séquence du camping et de la danse de Mitzi éclairée par des phares de voiture. À ce sujet, il faut  absolument parler du jeu de Michelle Williams, belle, inoubliable et bouleversante. Parlons aussi de la figure du père, interprétée par un Paul Dano toujours incroyable.

    Bref, un très bon Spielberg, qui prouve que l’artiste est aussi doué dans les grands divertissements populaires que dans les drames plus intimes.  

    The Fabelmans, drame familial de Steven Spielberg, avec Gabriel LaBelle, Michelle Williams, Paul Dano, Seth Rogen, Keeley Karsten et Julia Butters, 2022, 151 mn, Canal+
    https://fr.universalpictures.ch/micro/fabelmans

    Voir aussi : "Joueur 1, prêt, partez"

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  • La vengeance aux deux visages

    Dans toute la galaxie des super-héros, Batman est une figure à part, archi-commentée, adorée par beaucoup, détesté par d’autres. Chevalier noir, figure de la vengeance, ombre parmi les ombres, Batman est aussi l’un des plus humains des super-héros, précisément parce qu’il n’a pas de super-pouvoirs. Né sous les couleurs de DC Comics, franchise concurrente de Marvel, Batman a réussi le tour de force d’avoir été à l’origine de films adulés par la critique comme par le public.

    Loin des blockbusters souvent gnangnans de son concurrent, "l’homme chauve-souris" est tout de même le personnage de la trilogie de Christopher Nolan (Batman Begins, The Dark Knight : Le Chevalier noir et The Dark Knight Rises), celui de Tim Burton (1989), sans oublier ce chef d’œuvre dérivé qu’a été Joker en 2019.

    Tout cela pour dire que l’attente était forte pour ce nouveau Batman - The Batman - réalisé par Matt Reeves et visible en ce moment sur Canal+. Pour endosser la cape noire de Bruce Wayne, Robert Pattinson a été choisi, et l’on ne peut que se réjouir de ce choix. Parmi les seconds rôles, attention les yeux : Zoë Kravitz dans le rôle de Catwoman, Andy Serkis dans celui d’Alfred, le fidèle majordome et Jeffrey Wright dans celui du flic intègre James Gordon. Ajoutez à cela un génie du mal, Riddler, joué par le toujours excellent John Dano et, excusez du peu, quelques acteurs de "second plan" : Colin Farrell, John Turturro et Peter Sarsgaard. Voilà pour la présentation et le casting cinq étoiles. 

    Comme quoi, le divertissement populaire peut aussi se permettre de lancer des réflexions. Suivez mon regard.

    Lorsque commence le récit, Batman erre dans les rue de Gotham City depuis deux ans dans le rôle du vengeur masqué, s’attaquant aux malfrats de tout poil qui gangrènent la ville. Une ville qui, justement, est à un carrefour. Des élections approchent. Le maire sortant, qui s’est attaqué par le passé au trafic de drogue, est assassiné par un mystérieux tueur qui se surnomme Riddler. Qui est-il ? Personne ne le sait. Pas même Batman qui est très vite mis sur le coup par son complice et soutien James Gordon.

    Les crimes se poursuivent, avec d’abord un commissaire puis un procureur. Batman est mis sur la piste d’un trafiquant, surnommé "Le Pingouin". Annika, une connaissance et maîtresse du maire Don Mitchell, travaillait en effet dans une de ses boîtes de nuit. Mais l’homme chauve-souris croise surtout une certaine Selina Kyle, amie d’Annika. Selina cache des secrets elle aussi. Elle agit la nuit sous les traits de Catwoman.  

    Ce neuvième film consacré à Batman s’avère une vraie réussite, en dépit des craintes mais aussi des embûches lors du tournage – il a eu lieu en plein Covid. Matt Reeves s’en sort très bien, donnant à ce film noir, dans tous les sens du terme, une patte très comics. Le spectateur regrettera sans doute la longueur du film – près de trois heures – devenue hélas classique dans le cinéma. Après une première heure plutôt lente, l’intrigue prend son envol. Robert Pattinson est parfait dans le rôle du chevalier masqué et le duo qu’il forme avec Zoë Kravitz/Catwoman fait espérer que cette collaboration reviendra plus fort que jamais. Et, comme souvent, ce Batman revendique ces messages que Christopher Nolan avait le mieux mis en scène : la lutte du bien et du mal, l’ambivalence du super-héros et, bien sûr - la lutte contre la corruption. Comme quoi, le divertissement populaire peut aussi se permettre de lancer des réflexions. Suivez mon regard.  

    The Batman, film d’action et de super-héros de Matt Reeves, avec Robert Pattinson, Zoë Kravitz,
    Paul Dano, Colin Farrell, John Turturro, Andy Serkis,
    Peter Sarsgaard et Jeffrey Wright, 2022, 176 mn, Canal+

    https://www.warnerbros.com/movies/the-batman
    https://www.canalplus.com/divertissement/the-batman/h/19857823_50001
    https://dccomics.warnerbros.fr

    Voir aussi : "OTAN, O mœurs"

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  • Rien de tel qu'un frigo vide...

    Après Seven la semaine dernière, c'est Little Miss Sunshine de Jonathan Dayton et Valerie Faris (2006) qui est au centre de l'attention de L’‎Œil du Frigo. Cette critique nous explique pourquoi un frigo vide n'est pas sans intérêt.   

    Alors oui, c'est une mini-scène de frigo et ça se passe dans Little Miss Sunshine. Une dispute familiale autour du départ pour emmener la petite à un concours de beauté. On est vendredi soir et le frigo est vide ; donc, forcément, on le montre peu. Mais s'il est vide, c'est parce que le départ est proche. Donc l'assistant réalisateur n'a pas cru bon de mettre des vivres dans le frigo puisque toute la famille allait partir dans un road-movie décapant. La mère ouvre et place la bouteille d'eau dans le frigo avec une aisance hors pair. D'ailleurs, on peut noter qu'elle ne met pas cette bouteille dans la porte du frigo, mais dans le corps du frigo avec d'autre bouteilles apparemment. À noter que le frigo est le lieu d'exposition de dessins en tous genres et de papiers ultra importants. Je verrais parfaitement bien une galerie parisienne exposer ces portes de frigo avec ces dessins d'art contemporain... Mais que fait la Fiac ?

    Lorsqu’elle ouvre le congélateur c'est pire, il ne reste rien comme dessert. Une malheureuse boite de glace posée avec violence devant les deux personnages silencieux qui ne mouftent pas pendant la dispute familiale (souvent pendant les disputes familiales mieux vaut ne pas moufter...)

    Alors je vous le dis , si vous voyez que votre frigo et votre congélateur sont vides vous risquez une dispute, voire pire : un road movie avec plein de belles choses humaines dedans. Car le film est absolument merveilleux malgré ce carcan familial ou à cause de ce carcan familial parti visiter le monde alors que le frigo est vide. Je vois déjà des petits malins qui se disent : "Tiens une bonne idée de ne pas remplir le frigo, histoire de créer une dispute, faire bouger les lignes et finalement partir à l'aventure !"

    Tentez l'expérience : la liberté au bout du frigo, ça vaut le coup. Regardez le film jusqu'au bout pour savourer cette liberté d'être en dehors des sentiers battus, comme cette famille aussi perchée que leur frigo est vide. Ils auraient pu juste se disputer, finir leur repas et ne rien faire ; mais non : ils se sont extraits de leur réalité pour la gamine et n'ont pas fait les courses comme la logique l'aurait voulu. Un frigo vide et, hop, sur la route ! Jack Kerouac aurait apprécié.

    ODF

    Little Miss Sunshine, comédie dramatique de Jonathan Dayton et Valerie Faris
    avec Greg Kinnear, Toni Collette, Steve Carell, Paul Dano, Abigail Breslin et Alan Arkin
    USA, 2006, 101 mn

    Voir aussi :
    "L’‎Œil du Frigo débarque sur Bla Bla Blog"
    http://www.loeildufrigo.fr/2018/01/little-miss-sunshine-frigo.html

     

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  • Amour et compassion

    Biopic réussi et audacieux, Love & Mercy est l'une des jolies surprises cinématographiques de l'année 2015. Le film vient de sortir en DVD : c'est l'occasion de découvrir ce film en même temps que de se plonger dans l'univers de Brian Wilson, l'un des génies musicaux de ces 50 dernières années.

    Love & Mercy fait le choix non de retracer la carrière du leader des Beach Boys mais de s'intéresser à deux moments cruciaux de sa vie et de sa carrière, traités par alternance.

    La première de ces étapes suit la phase de succès du groupe californien lorsque "Beach Boys" rimait avec succès interplanétaires (Surfin' USA, I Get Around, California Girls, Barbara Ann), rêve américain, plages et jolies filles en bikinis. Prodige du groupe et personnalité fragile et fantasque, tyrannisé par son père qui lui ôtera tout droit sur ses compositions, le jeune Brian Wilson, interprété avec talent par Paul Dano, a l'idée de sortir du chemin balisé du groupe et rêve de recherches musicales et de nouveaux sons à travers un concept album, Smile. Nous sommes en 1967 et ce projet ne suscite guère d'enthousiasme autour de lui.

    La deuxième époque s'ouvre vingt ans plus tard et Brian Wilson est une légende dont la carrière semble derrière lui. Le leader des Beach Boys (interprété pour cette période par John Cusack) n'est plus que l'ombre de lui-même : malade, schizophrène, atteint d'une dépression, il est en plus sous l'emprise d'un médecin, gourou et manipulateur, Eugene Landy (Paul Giamatti, étonnant et terrifiant). Melinda Ledbetter (Elizabeth Banks), une commerciale spécialisée en vente de voitures, croise par hasard Brian Wilson. Entre les deux, le courant passe. À l'admiration pour le chanteur en fin de carrière, succède une évidence : la jeune femme entend bien sortir Brian Wilson du piège chimique et mental où il est englué.

    Film à double facettes, Love & Mercy (littéralement "Amour et Compassion", un titre interprété par le "vrai" Brian Wilson dans le générique de fin) est le récit d'une touchante histoire d'amour autant que d'une d'une rédemption, avec en filigrane l'album emblématique Smile. Le bloggeur fera juste la fine bouche à ce sujet : autant la genèse de ce concept-album est abordé à travers les affres de la création de Wilson et des scènes d'enregistrements passionnantes, autant est mis sous silence la sortie de ce disque légendaire, Smile. Il est vrai qu'elle n'eut lieu que bien plus tard, en 2004 et a confirmé le retour sur le devant de la scène d'un authentique génie, ce que montre par ailleurs Love & Mercy.

    Love & Mercy, de Bill Pohlad, avec Paul Dano, John Cusack, Elizabeth Banks
    et Paul Giamatti, USA, 2015, 120 mn