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Comics-19

"Ressusciter n’est pas une mince affaire", cette phrase qui a donné le titre à la BD de Fiamma Luzzati (éd. Florent Massot), est cité par Violette, l’une des protagonistes de ces Petites et grandes histoires du Covid-19. Cette productrice de télé à la vie trépidante, et se croyant invulnérable, revient sur sa contamination par le Covid-19 et sur son hospitalisation, jusqu’aux portes de la mort. Une vraie résurrection comme elle le dit elle-même après coup, mais une résurrection douloureuse.

Évidemment, seulement deux mois après la fin du Grand Confinement en France, il était impossible à Fiamma Luzzati de cerner tous les aspects de cette période marquante. Pour autant, l’auteure en saisit l’essentiel, avec ce caractère d’urgence jusque dans le coup de crayon.

La vie, la maladie et la mort. Tel est le cœur de ces huit chapitres, qui sont autant des tranches de vie autour du Grand Confinement : la guerre contre la maladie ("«Il faudrait dire la vérité » : une étudiante en médecine face au Covid"), la peur, la manière de vivre le confinement, les méfiances réciproques entre les politiques et les citoyens, les séparations, les enfants ("Qui a peur du grand méchant virus ? Les enfants parlent du Covid-19"), les guerres de couples ("Le coronavirus tue le couple : comment s'immuniser"), les traumatismes, le deuil ("Covid-19 : mourir seul, rester seul - Le deuil impossible") le déni, la colère, le combat ou le fatalisme d’un combat perdu d’avance.

En mandarin, "crise" se traduit aussi par "opportunité"

On ne peut être que reconnaissant à Fiamma Luzzati d’avoir évité à la fois le pathos et l’angélisme dans ces chroniques qui sont autant de témoignages plus vrais que nature. On s’arrêtera par exemple sur ces planches consacrées à la crise sanitaire en Italie, lorsque la péninsule transalpine faisait figure de banc d’essai de tout ce qui s’est passé en Europe les semaines suivantes ( "Covid-19 en Italie : Une réanimatrice témoigne du cœur de la tourmente"). Un personnage rappelle aussi au passage qu’en mandarin, "crise" se traduit aussi par "opportunité." Toujours en Italie, c’est cette fois de déconfinement dont il est question dans le tout dernier chapitre ("Syndrome de Stockholm : Le bonheur de rester confiné à Rome"). Fiamma Luzzati met en scène une conversation entre trois Italiennes se plaignant qu’une de leur amie a choisi de rester chez elle. La situation leur permet de réfléchir sur les conséquences du confinement et surtout du déconfinement : "On assiste à un autre phénomène inédit avec le déconfinement : beaucoup de gens refusent de revenir à la vie d’avant… On finit par aimer sa geôle et ses geôliers."

Un autre chapitre attirera sans doute l’attention : celui consacré à un sujet à ma connaissance jamais abordé : celui de l’autisme durant la crise sanitaire ("Si je craque tout le monde craque : l’autisme et le Covid"). Il est question d’Alima, une lycéenne qui se promène avec sa sœur autiste alors que ses parents sont tombés malades. Une poignante tranche de vie autour d’une jeune femme courageuse, se battant pour ne pas craquer.

La littérature post-covid a sûrement de beaux gestes à vivre. Avant que nous soyons submergés par la littérature post-covid-19, la BD de Fiamma Luzzati se démarque comme une œuvre à la fois fraîche, sincère et frappant en plein cœur.

Fiamma Luzzati, Ressusciter n’est pas une mince affaire,
Petites et grandes histoires du Covid-19
éd. Florent Massot, 2020

https://www.lemonde.fr/blog/lavventura

Voir aussi : "Aung San Suu Kyi et les bouddhistes extrémistes"
Hors-série "Grand Confinement"

© Fiamma Luzzati

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