Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

lehache

  • Rencontres avec LeHache

    De rencontres, il en est bien sûr question dans le dernier album de LeHache.

    LeHache appartient à cette veine de chanteurs français nourris au jazz, son "école" comme le précise l’artiste. Pas d’électro, de rythmes urbains et de pop sophistiqué mais des instruments traditionnels – dont la guitare sèche du chanteur – et une orchestration acoustique ramassée et des influences revendiquées du côté de Brassens ("Gardien des secrets"), Sanseverino ("Talkin’ Global Security Blues") et de sons traditionnels, que ce soit la valse dans "Alphonse & Juliette", le flamenco dans "Ubi sunt ?", le jazz manouche revendiqué dans "De l’aut’côté c’est passionnant" ou encore le blues dans le bien-nommé "Businessman Blues".

    LeHache fait de ses Rencontres de jolis portraits, souvent simples et attendrissants, à l’image de ces "Cheveux noir de jais", d’une femme fatale que l’on imagine venir de Méditerranée ("Ubi sunt ?") ou encore cette saynète amoureuse un rien désuète : "Nous Couchés sur ce tapis Le ciel comme un tipi / Le ciel est fait pour toi  / La nuit étoilée te va si bien Quand elle t’habille jusqu’au matin" ("Mon p’tit soleil"). C’est aussi le truculent titre "Mémé m’aimait", un morceau faussement léger inspiré du Petit Chaperon Rouge, chanté avec un sérieux sens d’humour noir et aussi un rien de grivoiserie. 

    C’est aussi et surtout "Une vie dans l’Aubrac", un vrai hymne à nos campagnes

    Pour le titre "Loin de l’hiver", un blues sombre en duo avec Diez, LeHache parle de ces "embouteillages d’amours devant ma porte" et de l’attente qui n’en finit pas.

    Non sans philosophie ni poésie, le musicien fait de ces portraits naturalistes des plongées dans la nature, au cœur d’une province que l’on croit endormie – à tort – lorsqu’elle ne se fait pas contestataire et volontiers anarcho ("Planque-moi ce gilet jaune si jamais tu croises un agent", "Talkin’ Global Security Blues").

    La nature est au cœur du dernier opus de LeHache. C’est "Gardien des secrets", une ballade émouvante autour d’un arbre, presque un autoportrait ("J’offre mon ombre et mes ramures / A ce vieux banc enflammé / J’offre mes nœuds mes veines tordues / A vous tous amants affamés / Je suis toujours là / Je suis gardien du temps et de tous vos secrets"). C’est aussi "Vers l’eau qui dort", où la nature est là encore comme humanisée ("Les lignes de mes mains se feront bien accueillantes"). L’éveil de la nature est aussi celui du désir, nous rappelle en substance le chanteur.  C’est aussi et surtout "Une vie dans l’Aubrac", un vrai hymne à nos campagnes. LeHache assume ici sa provincialité et son amour de la campagne : "C’est l’histoire d’un homme qui ne s’est pas enfui… / Il parle d’un pays".

    Ce pays, LeHache en parle avec générosité et sans tricherie. 

    LeHache, Les Rencontres, Inouïe Distribution, 2022
    https://www.lehache.fr
    https://www.facebook.com/LeHache
    http://www.sylviethouron.fr

    Voir aussi : "Naissance de LeHache"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez, twittez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !

  • Naissance de LeHache

    "Qui n’est occupé à naître est occupé à mourir" : cette citation de Bob Dylan illustre à merveille le premier album de LeHache, Né ! Une vraie naissance musicale pour un auteur-compositeur qui s’est autant nourri de littérature et de poésie françaises (François Villon, Victor Hugo, Jack Kerouac ou Henry Miller) que de musiciens folks (Woody Guthrie, Yves Simon ou Bob Dylan, justement). D’autre noms peuvent être invoqués à l’écoute de l’opus de LeHache : Georges Brassens, Anne Sylvestre et même Bobby Lapointe.

    Christian Le Hache, dans l’état-civil, a fait longuement infuser son art en se frottant à des projets tous azimuts, essentiellement dans la région Rhône-Alpes : Jazz avec Kayros (Jazz Clubs de Chalon sur Saône, Bourg En Bresse et Lyon), le collectif AFAG (Festival Un Doua De Jazz à Villeurbanne), l’électro-jazz avec le duo NH++ (Nuit de tous les jazz à Porte-Les-Valence), l’adaptation rock autour du répertoire de Bob Dylan avec Edith Grove (SMAC La Tannerie, Bourg En Bresse) ou encore la création du trio a cappella Cortex Sumus en 2011.

    Né !, écrit avec son co-parolier Gérard Viry, sonne comme l’aboutissement d’un parcours artistique atypique que le musicien retrace à sa manière, faisant de son opus un autoportrait, riche de souvenirs (Jalousie, Honfleur), de confessions (Le jardin retrouvé) et de saynètes intimes, à l’instar de La revanche de L'Édredon ou de Mes Gauloises bleues.

    Ces fameuses Gauloises bleues renvoient bien entendu aux cigarettes emblématiques de Serge Gainsbourg, à une époque où les préoccupations sanitaires n’étaient pas celles d’aujourd’hui, mais aussi à Yves Simon et à sa chanson Les Gauloises bleues. LeHache confie ceci : "Je pense à ces nuages de l'époque. Gainsbourg pour les nuages (mais il était plus Gitanes que Gauloises) et Yves Simon, bien sûr, référence majeure… Cependant Yves Simon évoque les Gauloises comme un jardin secret de jeunes gens. Dans Mes Gauloises Bleues nous [Gérard Viry et LeHache] évoquons plutôt un type devenu vieux, qui s'envole pour le dernier voyage."

    Sincérité, simplicité et exigence

    La mort n’est pas absente de cet album singulièrement nommé Né ! Cet premier opus frappe par sa sincérité, sa simplicité et son exigence. Guitare sèche et voix au grain âpre : nous ne sommes pas en terrain tout à fait inconnu avec ce chanteur qui a digéré de multiples influences tout au long de sa carrière, que ce soit Georges Brassens (Onde vagabonde), Hugues Aufray (Ce pays est à toi), Boris Vian ou Sanseverino (La jeune bouchère, Né !).

    Le choix de l’acoustique permet à l’auteur-compositeur de laisser un boulevard à des mélodies parfois étonnantes de complexité, à l’instar de Jalousie, et surtout aux textes ("Mon petit doigt me dit qu’il n’est point spectaculaire / D’arpenter chaque jour les mêmes recoins de la terre / La vie fait des mystères mais d’une chose je suis sûr / J’aime le bout du nez au milieu de la figure", Né!).

    Les chansons de LeHache sont teintées de couleurs pop-folk (Ce pays est à toi), manouches (La jeune bouchère) ou latinos (À force de lumières). Né ! Est un vrai album généreux et une invitation bienvenue à une France à la fois plurielle mais jamais amnésique de ses traditions musicales (le Gainsbourg, en filigrane de Mes Gauloises Bleues, nous l’avons dit) et même littéraires (Henry Miller).

    Faux désinvolte et vrai troubadour contemporain à l’heure des Trente Piteuses, LeHache propose des déambulations et des voyages – intérieurs ou non – qui sont prétextes à des flux de souvenirs, quand ce ne sont pas des regrets (Honfleur). L’autodérision n’est jamais absente, lorsque par exemple le chanteur parle de lui-même ("Je sais rien faire de mes dix doigts / Quand je bricole je bousille / Si j’aide dans un chantier / Ça faire rire les filles / À mon âge avancé je suis célibataire / Car je cherche une femme qui aurait les goûts de ma mère", Le jardin retrouvé). Il sait aussi se faire touchant à l’évocation d’un premier amour, évanescent et éternel tout à la fois (Durance).

    Dans cet opus à la folk aventureuse (Guapo), les introspections deviennent des cavalcades, avec la voix sans fard de LeHache, la guitare bien calée contre lui. Une naissance, certes sur le tard, d’un auteur-compositeur à suivre.

    LeHache, avec Gérard Viry, Né !, autoproduit, 2019
    www.lehache.fr
    "De fièvre et de Sang"

    http://www.sylviethouron.fr

    Voir aussi : "Du plaisir à Eugene avec Loftän"

    Soutenez Bla Bla Blog et tenez-vous informés des derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter

    Likez, partagez, twittez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !