Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Pauvre connasse

Le blackout de Connasse Princesse des Cœurs a paradoxalement assuré une partie de la couverture médiatique de cette comédie sortie courant 2015 et disponible en DVD. Un billet dans Le Monde avait involontairement mis sous les lumières ce premier film, la critique du quotidien parisien regrettant que le distributeur ait refusé toute avant-première à la presse. Voilà pour la petite histoire au sujet de la promotion de ce film, rétrospectivement un feu de paille.

Parlons maintenant du film en lui-même, d’autant moins anodin que son actrice principale, Camille Cottin, a été nominée pour le César du meilleur espoir féminin.

Connasse Princesse des Cœurs suit Camilla, une trentenaire aussi belle qu’insupportable. Prétentieuse, glandeuse et bien décidée à vivre dans le bling-bling, parce qu’elle le vaut bien. A défaut d'héritage ou de rente, la jolie désargentée n’a qu’une option : se marier avec le meilleur parti qui soit. Elle décide de jeter son dévolu sur le Prince Harry. La belle a un atout maître pour y parvenir : l’obstination, jusqu’à l’aveuglement. Elle file à Londres obtenir l’assentiment de son futur jules. Mais encore faudrait-il le rencontrer.

Avouons-le : le synopsis de cette comédie virevoltante et drôle est moins intéressant que le jeu de Camille Cottin (remarquée par l’Académie des Césars) et surtout par le dispositif mis en œuvre par les réalisatrices Éloïse Lang et Noémie Saglio. Ces dernières étaient aux manettes pour la version télé de Connasse, déjà interprétée par Camille Cottin. Ce programme court, diffusé sur Canal + en 2013, a été déclinée et développée pour le cinéma, ce que certains ont regretté.

Techniquement, Connasse Princesse des Cœurs est une prouesse : à partir d’un scénario cousu-main – et un rôle en or pour une comédienne – Éloïse Lang et Noémie Saglio ont installé une série de dispositifs de caméras cachés, prenant au piège figurants et personnages secondaires (dont Stéphane Bern) face à une vraie comédienne jouant son rôle de connasse française à la perfection. Camille Cottin se met perpétuellement en danger et brouille, à l’instar du remarquable La Bataille de Solferino (de Justine Triet, 1913), la distinction fiction/réalité, au point d’avoir été arrêtée par les forces de l’ordre en plein tournage pour atteinte à l’ordre public. 

Le débat sur la pertinence du procédé de caméra-café pour un long-métrage a fait bondir des critiques. Pour autant, cette comédie a une saveur et une fraîcheur tout à fait nouvelle, grâce à la performance de celle qui tient le film sur ces épaules. Et ça, ce n’est pas rien.

Connasse Princesse des Cœurs de Eloïse Lang et Noémie Saglio
avec Camille Cottin, 2015, 1h22

 

Les commentaires sont fermés.