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scarlett johansson

  • Jojo et son ami imaginaire Adolf

    C’est un euphémisme que de dire que traiter le nazisme sous forme de comédie est un exercice périlleux. On pense au film inachevé et caché de Jerry Lewis, The Day the Clown Cried.

    Le réalisateur néo-zélandais Taika Waititi (Boy, Vampires en toute intimité, Thor : Ragnaroka) a fait le pari de la farce et de la comédie dramatique, noire et surréaliste pour son étonnant film Jojo Rabbit.

    Johanne Betzler, 10 ans, est surnommé Jojo et moqué par ses camarades pour son physique chétif. Des caractéristiques qui font figure de défauts rédhibitoires dans l’Allemagne nazie des années 40. Il vit avec sa mère Rosie (Scarlett Johansson). Son père a disparu dans les tourments de la guerre. Comme les enfants de son âge à cette époque sombre, le petit Johanne vit pour les Jeunesses hitlériennes et rêve d’en devenir un membre héroïque. Mais Jojo cache aussi un secret : il a un ami imaginaire, et il se nomme Adolf Hitler. Le jour où Jojo découvre dans la maison familiale une jeune juive, Elsa, cachée par sa mère, le voilà, pris dans un cas de conscience insoluble, attisé par cet ami bien vite encombrant.

    Un long-métrage extrêmement fin et délicat

    À la fois récit de guerre, comédie sarcastique et fable, Jojo Rabbit réussit le pari de parler sous le ton de l’humour noir d’un thème souvent traité, celui du nazisme. La question sur la pertinence de ce choix artistique  mérite bien sûr d’être débattu (notamment dans le choix de la bande originale), mais le spectateur peut reconnaître le talent du réalisateur et acteur (il tient lui même le rôle d’Adolf Hitler) dans ce long-métrage extrêmement fin et délicat.

    Le jeune Roman Griffin Davis éclabousse de son talent pour son rôle de Jojo. Quant à Scarlett Johansson, elle convainc – bien sûr – dans ce rôle de mère-courage et résistante. Quant à la jeune fugitive Elsa,  Taika Waititi choisit d’en faire un personnage ambivalent et très vite attachant.

    Jojo Rabbit a reçu l'Oscar et BAFTA du meilleur scénario adapté en 2020, quant à Roman Griffin Davis, il a emporté le prix Meilleur Espoir au Critic's Choice Award 2020. 

    Jojo Rabbit, mélodrame américano-allemand de Taika Waititi,
    avec Roman Griffin Davis, Scarlett Johansson, Thomasin McKenzie,
    Sam Rockwell et Taika Waititi, 2019, 108 mn

    https://www.searchlightpictures.com/jojorabbit

    Voir aussi : "Naissance de Marcel Marceau"

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  • Scarlett Johansson et moi

    Que feriez-vous si Scarlett Johannsson débarquait un soir chez vous, épuisée, et vous demandait une aide pour disparaître quelques jours, loin des caméras, des journalistes et des sollicitations de toutes sortes ? Voilà le point de départ de ce roman de Grégoire Delacourt, La première Chose qu'on regarde.

    Cette drôle d'aventure cueille à froid Arthur Dreyfuss, modeste garagiste célibataire, plutôt beau garçon (un "Ryan Gosling, mais en mieux"), installé dans un village de la Somme. La célèbre actrice de Lost in Translation, Vicky Cristina Barcelona ou Lucy frappe à la porte de sa maison alors qu'il regarde un épisode des Soprano, dans une tenue improbable ("marcel blanc et caleçon Schtroumpf").

    Contre toute attente, notre héros prend sous son aile la star hollywoodienne, visiblement en état de burnout, et entreprend avec elle un chemin vers une reconstruction. Car La première Chose qu'on regarde peut se lire comme un roman initiatique. Il y est question de blessures d'enfance des deux personnages principaux (qui vont rapidement finir par se dévoiler, dans tous les sens du terme) et de désillusions de l'existence. La rencontre improbable de deux êtres que, a priori, tout éloigne, va, au fil des pages, les transformer et les rendre acteurs de leur propre destin. 

    Grégoire Delacourt se fait également le portraitiste naturaliste de notre société, des petites gens ou de la culture populaire. De vrais tranches de vie rythment cette histoire qui se termine par un dénouement surprenant, poignant et d'un réalisme cru comme rarement on a pu l'écrire.

    Un grand petit livre.

    Grégoire Delacourt, La première Chose qu'on regarde, éd. Livre de poche, 217 p.