Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

ludwig von 88

  • À Karim Berrouka, la fantasy reconnaissante

    Les fans et spécialistes auront immédiatement identifié Karim Berrouka comme l’ex-chanteur du groupe punk-rock emblématique Ludwig von 88. Pour autant, c’est de l’auteur de fantasy dont il sera question dans cette chronique.

    Il sort en effet en ce début d’année son dernier roman au titre provocateur et annonçant tout de suite la couleur : Le Jour où l’Humanité a niqué la Fantasy (éd. ActuSF). Comme on ne se refait pas, Karim Berrouka ne manque pas de consacrer plusieurs chapitres à une bande de punks en 1989, en bien fâcheuse posture au cours d’un festival autant déjanté que capital pour le récit. 

    Il faut dire que le roman part sur ce sacrées bases. Dans une obscure médiathèque, une prise d’otage a lieu. L’auteur est un étrange personnage habillé en lutin et au nom imprononçable (Puckamspinnrade) et dont les revendications et les menaces sont pour le moins étonnantes : "Vous avez niqué la fantasy !" Au même moment,  l'une des héroïnes du récit, Olga, a jeté son dévolu sur un coup d’un soir, un étrange personnage qui finit par ruiner son appartement en mitraillant son intérieur… à l’aide de son sexe ! La jeune femme s’en sort en se défendant à coup de batte et tuant du même coup celui qu’elle a eu tort de faire entrer chez elle. Sauf que son cadavre disparaît quelques heures plus tard. Aurait-elle rêvé ? 

    Des auteurs réels pris en otage pour les besoins du livre

    Voilà pour l’entrée en matière de Le Jour où l’Humanité a niqué la Fantasy. Si je vous dit qu’il est aussi question d’un enfant "schizophrène" conversant avec un démon, d’un étrange couple de spécialistes ès surnaturel, d’auteurs de fantasy séquestrés, de fées mal intentionnées, de vagues apocalyptiques, de boutons de manchette magiques ou de sacrifices humaines, vous comprendrez que Karim Berrouka entend bien donner un bon coup de pied dans la fourmilière dans un milieu littéraire toujours en plein renouvellement du genre.

    Le moins que l’on puisse dire c’est que l’écrivain ne s’embarrasse pas de précautions d’usage dans son roman mixant avec bonheur récit azimuté, personnages court-circuités, références littéraires assumées, clins d’œil appuyés et dialogues mêlant drôlerie et férocité.

    Karim Berrouka va jusqu’à mettre en scène des auteurs réels pris en otage pour les besoins du livre : en l’occurrence, Li-Cam, Elisabeth Ebory et Stefan Platteau. Les fans de fantasy seront aux anges. Karim Berrouka  s’offre même le luxe de faire intervenir son propre éditeur, Jérôme Vincent, auteur du dernier chapitre ("Scène finale post-narrative") qui est plus une présentation de la politique d’ActuSF qu’une réelle conclusion d'un récit complètement dingue.

    Tout cela donne un livre sous amphétamine qui se dévore d’une traite et qui fait de la fantasy le sujet principal de ce roman… de fantasy. Karim Berrouka entend ainsi montrer que ce genre sait non seulement se renouveler mais est également capable de ne pas se prendre au sérieux. Rien que pour ça, merci monsieur Berrouka.

    Karim Berrouka, Le Jour où l’Humanité a niqué la Fantasy, éd. ActuSF, 2021, 430 p.
    https://www.editions-actusf.fr/a/anonyme/le-jour-ou-l-humanite-a-nique-la-fantasy
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Karim_Berrouka

    Voir aussi : "Lorsque la réalité dépasse la science-fiction"

    Tenez-vous informés de nos derniers blablas
    en vous abonnant gratuitement à notre newsletter.

    Likez, partagez, twittez et instagramez les blablas de Bla Bla Blog !