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  • Guillo, macadam cow-boy

    Le dernier album de Guillo, Macadam animal, commence par un coup en plein cœur, avec Nous aimions la terre, une histoire d’exil à la portée si universelle que l’auditeur pourra y lire un message adressée à chacune et chacun d’entre nous, en cette période d’interrogation sur notre planète. Ne pourrions-nous pas être à notre tour des migrants ? "Un âge d’or prend fin sur ce continent / Jours évanescents / Que sera demain / Nous aimions la terre / Nous y étions nés / Mais n’avons pu rester."

    Ce premier titre est à mettre en parallèle avec Sans fusils, sans or, sans trains, une autre chanson sur une terre adorée et volée ? Guillo parle cette fois du génocide et de l’ethnocide indien, un sujet abordé avec passion et lyrisme par Guillo, en cow-boy révolté.

    Ces deux chansons donnent le ton d’un opus engagé, musicalement ambitieux, avec une large part faite à des textes imagés, à l’exemple de Tout baigne, un titre sombre et neurasthénique. Guillo y traite dans un pop-rock renvoyant à Bashung une vie par procuration  : "Ce soir tout baigne tout baigne dans le bonheur / La tête sous l'eau." Engagement à vif avec Un caillou, l’histoire d’un "caillou ordinaire [qui] pleure la mort d’un enfant" en pleine Intifada.

    Une vie par procuration

    Mais Guillo sait aussi surfer sur les récits plus intimistes à l’exemple de Ton cœur ou du titre folk Vendu. Ce dernier récit est celui d’une maison familiale que l’on est obligé d’abandonner est aussi celui de la fin d’une époque : des souvenirs remontant douloureusement en mémoire et la disparition d’un "paradis perdu."

    Pour Une autre fille, le musicien envoie une chanson d’amour fraîche, enlevée et espiègle… pour sa fille : "Elle est un peu comme toi en plus jeune / Un nouvel horizon / Au Train Bleu, elle et moi on déjeune / Je sens les papillons."

    Le chanteur, Guillaume Galiana dans le civil, coup de cœur de l'Académie Charles Cros en 2017, habille d’électro un texte visiblement hérité d'un grand-père paternel, écrit en Algérie en 1956 : "Manteau blanc de mousseline / La neige est tombée / Dans mon cœur elle illumine / Le rêve de mes jeunes années" (La neige). Avec Algania, nous sommes de nouveau dans cette terre de Sahel, cette fois encore dans une chanson engagée sur les peuples tentant de vivre, en vain, sur leur propre terre : "Paysages au péril nostalgique / Colonie vertébrale ancestrale historique / Tatouée au verso de ma peau." Pour Pont d’Arc, Guillo nous emmène via cette évocation d’un pont vers l’aube de l’humanité et l’évocation de ces tout premiers artistes : "Le présent dans l’argile / Chasseurs-cueilleurs agiles / Par-dessus nos pigments / À à la lueur des flammes / Sur les parois de l’âme / Et pour 36000 ans."

    Guillo a le regard aiguisé et particulièrement fin sur notre présent (que l’on pense au lyrique et symphonique titre Le bruit des balles), offrant le passé en guise de repère à la fois rassurant et vivifiant, capable, comme il le dit dans Laissez-moi entrer, de "nous guider sur ces chemins de pierre."

    Guillo, Macadam Animal, Cinq Secondes / Absilone-Believe, 2019
    En concert le 31 août à Graveson (concert chez l’habitant)
    http://www.guillolesite.fr

    Voir aussi : "Boule à facettes"

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  • Bombardement de saveurs au B-29

    Et si les meilleurs burgers du monde se dégustaient en Bretagne ? C’est ce que l’on peut légitimement se dire quelques mois après l’élection du meilleur burger de France qui a désigné le Bistrot d’Lao de Quimper.

    Mais un autre restaurant breton a attiré l’attention de Bla Bla Blog : le B-29 à Concarneau. Évidemment, les touristes de cette ville balnéaire seraient a priori plus tentés de partir à la pêche aux crêperies ou aux restaurants de fruits de mer qu’à un fast-food. Grossière erreur car, parmi les établissements culinaires à découvrir absolument à Concarneau, figure le B-29, au nom fleurant bon les années 50, la Guerre Froide mais aussi... le département du Finistère.

    À l’occasion du Festival des filets bleus (du 14 au 18 août 2019), le B-29 propose des menus de 10 € à 12 €, sur place ou à emporter : le "Classic", le "Veggie" (pour nos amis végétariens et végans), le "Pagnol, le "Chèvre" et le "B-29".

    Un nom fleurant bon les années 50, la Guerre Froide et le Finistère

    Nous avons opté pour le "Classique", à la fois indispensable et basique, à la simplicité évangélique mais d’une efficacité incroyable : en guise de buns, un pain aux céréales artisanal équilibré, un steak que l’on imagine choisi avec soin et cuit avec amour, des légumes (oignon rouge, mesclun, tomates et cornichon issus de l’agriculture biologique) et une sauce ketchup faite maison. Les frites de cette maison du burger sont au diapason de ce menu classique.

    Un menu que le consommateur pourra emporter ou bien déguster sur place, dans un lieu qui a plus à voir avec un bistrot parisien qu’un établissement breton traditionnel. Ici, en effet, pas de filets de pêche, d’épuisettes ou de bouées mais des objets vintages et un joli sens du bazar pour offrir un espace chaleureux. Les quelques dizaines de milliers de bouchons de lièges décorant le comptoir donnent cette touche de douce folie pour cette maison du burger pas comme les autres.

    B-29 Burger House, 19 rue Dumont D'Urville, Concarneau (29)
    Tél. 02 90 94 18 29
    https://www.facebook.com/B29.burger.house

    Voir aussi : "T’as le bonjour d’Albert"

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  • Le bel été de Tropical Mannschaft

    Quoi de mieux, entre deux baignades estivales, que se nourrir de cette pop lumineuse proposée par Florian von Künssberg dans son dernier projet musical Tropical Mannschaft, et son dernier EP, To Be Continued... 

    Un titre germanique à souhait pour un deuxième EP à l’électro-pop à la fois innocent et lumineux (Wonderful Life), et qui sait aussi se faire rythmé (Leave Me Out).

    Il faut sans doute chercher les influences de Florian von Künssberg autant du côté de MGMT, de que des Beach Boys cet opus qui sait, à l’instar de La Femme, surfer sur la planche d’une vague sans fin (La Beauté des Dieux).

    Avec Up The Hill, nous voilà du côté d’une pop savoureuse et californienne : "You don’t wanna keep your love/ You hate to enjoy the summer / I just you have to enjoy the summer . I just wanna be your jocker / We can make something together."

    L’électro-pop de Tropical Mannschaft se fait plus incisive dans Himalaya, porté par une rythmique endiablée et une construction musicale particulièrement aboutie. Guru s’avance sur une terrain plus pop commençant par des accents eighties et se terminant sur des accords de guitares nous rappelant que les côtes de l’ouest américain ne sont pas très loin.

    Tropical Mannschaft, To Be Continued…, EP, ZRP, 2019
    https://www.facebook.com/TropicalMannschaft

    Voir aussi : "”Étélectro” et Beauté sauvage"

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  • 5 ans et 1000 chroniques plus tard...

    Bla Bla Blog fête aujourd'hui ses 5 ans. Un anniversaire d'autant plus marquant que 1000 articles ont été publiés depuis le 15 août 2014 sur ce site qui a érigé la curiosité, la passion et la découverte comme baromètres.

    Que de chemin parcouru depuis le tout premier article sur Haruki Murakami jusqu'à la récente chronique sur le jazzman Samy Thiébault. Musique, littérature, expositions ou séries : beaucoup de genres ont été abordés depuis cinq ans, et ce n'est pas fini. 

    Bientôt, je vous parlerai de Suzanne, de la poésie de Charles Bukowski, du premier roman de Lola Nicolle ou de David Foenkinos. De belles découvertes en perspective. Bien d'autres projets et surprises de Bla Bla Blog sont attendus pour la rentrée. 

    Merci à tous pour votre fidélité.

    https://www.facebook.com/leblablablog
    @LeBlaBlaBlog

    Voir aussi : "Murakami revient... Murakami, reviens !"

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  • Les histoires caribéennes de Samy Thiébault

    Navigant sur des eaux à la fois jazz et world, le jazz du saxophoniste Samy Thiébault est d’une poésie sans fin, pour reprendre l’un des titres de son dernier album Carribeau Stories (Poesia Sin Fin). Il faut dire que le musicien est né en Côte d’Ivoire d’un père français et d’une mère marocaine (Tanger la Negra peut d’ailleurs s’écouter comme un bel hommage à ces origines maghrébines), avant de revenir en métropole et d’intégrer en 2004 le Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris. Voilà qui fait de ce jazzman un artiste élargissant ses influences par-delà les frontières, et cette fois du côté des Caraïbes.

    Samy Thiébault s’est entouré d’un groupe propre à donner une identité world à cet opus attachant : le percussionniste Inor Sotolongo, le batteur Arnaud Dolmen, le bassiste Felipe Cabrera, les guitaristes Hugo Lippi et Ralph Lavital, soit deux Cubains, un Guadeloupéen, un Français et un Anglais.

    Dès le premier morceau, Santiera, nous voilà parti à l’autre bout de l’Atlantique dans ce qui est un voyage tout aussi gracieux et tonique qu’émouvant puisqu’il évoque la construction douloureuse des Amériques avec ces voyageurs mis au ban – esclaves noirs, indiens annihilés ou Européens migrants poussés par la misère. C’est cette souffrance qui forme le terreau d’une musique puissante et colorée (Les Mangeurs d’Étoiles).

    Une texture mystérieuse et sombre à son jazz virtuose et élégant

    Le jazz de ces histoires caribéennes va chercher ses influences dans les rythmes de la culture créole, à l’exemple du calypso de Calypsotopia, s’habillant de carnaval et de joie. Puerto Rican Folk Song c’est l’île de Puerto Rico revisitée, nous entraînant d’un claquement de doigt dans un club de jazz latino au cœur du New York des seventies. L’envoûtant titre Pajarillo Verde est, lui, tiré d’une valse vénézuélienne tandis que Presagio a des airs de João Gilberto, dans un morceau qui semble faire le va et vient entre le Brésil, l’Amérique centrale et le jazz occidental. Influence des Caraïbes encore avec Let the Freedom Reign, influencé autant par Count Ossie que Charlie Mingus. Dans ce titre, Samy Thiébault donne une texture mystérieuse et sombre à son jazz virtuose et élégant, comme si de belles succubes caribéennes à la peau cuivrée venaient nous entraîner dans des danses lascives.

    Aida clôture en douceur et en sensualité ces histoires caribéennes et voyageuses, comme un hommage et une consolation à ces Caraïbes construites par des voyages sans retour.

    Samy Thiébault, Caribbean Stories, Gaya Music Production, 2018
    http://www.samythiebault.com
    https://www.facebook.com/samythiebault
    En concert du 18 au 23 août à Pompignan (82)
    Du 9 au 11 septembre au Duc des Lombards, Paris

    Voir aussi : "Katchéscope"

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