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farwest

  • La cavalière du désert

    Le western a fait les beaux jours du cinéma, au point d’avoir tari le genre. La preuve, les films contemporains comme les séries qui font florès ont peu exploré le western, à de très rares exceptions près.

    Or, voilà que nous arrive sur Canal+, en même temps que sur Amazon Prime, la série The English, se déroulant dans l’Ouest américain de la fin du XIXe siècle. Cornelia Locke est une Anglaise venue aux États-Unis pour se venger de la mort de son fils. Le dépaysement est total pour cette étrangère, arrivant dans un pays sauvage, violent et sans foi ni loi.

    Elle trouve sur son passager Eli Whipp, un Indien de la tribu des Pawnee, un ancien soldat démobilisé (nous sommes peu de temps après la Guerre de Sécession). Contre toute attente, l’un et l’autre vont se trouver des points communs derrière leur différence et s’allier contre des criminels. Ils forment l’un des couples les plus improbables, les plus pertinents et les plus passionnants de l’histoire du western. Plane aussi au-dessus d’eux le souvenir d’un massacre d’Indiens des années plus tôt.

    L’un des couples les plus improbables, les plus pertinents et les plus passionnants de l’histoire du western

    Les grands espaces, les cow-boys, les indiens, les détrousseurs de diligences, les hors-la-loi – avec une mention spéciale pour l’inquiétante Mog aux yeux pochés et ses deux fils. Il ne manque que peu de choses pour ce western  aux apparences traditionnelles.

    Sauf qu’Hugo Blick, le créateur de cette mini-série, détourne et modernise les canons du western traditionnel au service de messages pour la réconciliation, l’entraide, la condamnation du génocide indien par les Américains et aussi le féminisme – The English met en avant deux figures féminines, avec bien sûr Emily Blunt dans le rôle-titre mais aussi Valerie Pachner en jeune veuve obstiné.

    La figure centrale de The English reste cependant Chaske Spencer, un Pawnee perdu sur ses propres terres et tenaillé entre son identité indienne et son choix de devenir américain.

    Le spectateur se laissera porter pas cette mini-série à la superbe photographie, aux interprétations impeccables des deux protagonistes principaux et à un méchant à la fourberie incroyable. Le récit parle de vengeance impossible mais aussi du génocide indien. Pour cela, il n’est pas avare en ellipses, en non-dits ou en secrets qui le resteront jusqu’à la fin, avec une pudeur rare dans ce genre, y compris dans les scènes les plus brutales.

    Les créateurs de la série offrent une singulières mise en abîme à la toute fin de la série lorsqu’ils proposent une mise en scène de l’histoire de Whipp sur le vieux continent, avec une Cornelia transformée. Je ne vous dis pas comment ni pourquoi.  

    The English, mini-série américaine de Hugo Blick, avec Chaske Spencer, Emily Blunt,
    Rafe Spall, Tom Hughes, Nichola McAuliffe et Ciarán Hinds,
    Saison 1, 6 épisodes, 2022, Canal+, Amazon Prime

    https://www.canalplus.com/divertissement/the-english/h/20260366_50001
    https://www.amazon.com/The-English-Season-One/dp/B0B8KTTTQZ
     
    Voir aussi : "Menés en bateau"

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