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• • Les partenariats Bla Bla Blog - Page 21

  • Satanée dinde

    Je publie cette semaine la dernière chronique en date de L’‎Œil du frigo consacrée à Ice Storm, un film de 1997 de Ang Lee : un drame méconnu et injustement oublié, et qui mérite sans doute une redécouverte, avec ses saynètes tranchantes et ses personnages auscultés avec précision. Philippe, notre chroniqueur favori nous en parle dans sa série consacrée aux frigos dans le cinéma.

    Nous voilà au cœur même du frigo. Ice storm, ou tempête de glace , donne la température de ce film qu'on pourrait imaginer comme un film catastrophe de haute voltige avec des blocs de glaces qui cassent, des vents qui raflent tout, des grêlons qui vous fracassent. Mais non vous n'y êtes pas : Ice storm d'Ang Lee c'est juste l'ère glaciaire de l'humanité. Et évidemment quoi de plus naturel que d"avoir un frigo au milieu de cette tempête.

    Sigourney est alors la reine des neiges : un glaçon qui file un fouet à son fils pour qu'il se défoule. Forcément, ça détend. Elle ouvre le frigo et le congélateur pour sortir la dinde de "Thanksgiving". Eh oui une bonne vieille dinde bien dodue qui doit peser au moins cinq kilos. Elle a cette particularité d'échapper des mains de Sigourney et de glisser sur la table. Anodin, me direz-vous, alors que le frigo à les bras ouverts ? Non, juste à l'image de ce qui va se passer : glacé, et qui échappe à tout contrôle, voire qui menace même de tomber. Nous sommes dans la définition même de cette tempête de glace.

    Vous avez un frigo bien achalandé d'une mère de famille qui sait s'occuper de sa famille. En secouant les mains elle montre bien que le froid peut être douloureux. Essayez de garder vos mains sur une dinde congelée et on vous verra faire les mêmes gestes. Ce n'est pas anodin si c'est la mère de famille qui s'occupe du frigo : "la mère nourricière" est là pour ça, mais c'est aussi parce que Sigourney Weaver est sans doute la plus glacée de tous les personnages.

    ODF

    Ice Storm, drame américain de Ang Lee
    avec Kevin Kline, Sigourney Weaver, Jamey Sheridan,
    Tobey Maguire, Christina Ricci et Elijah Wood,
    1997, 112 mn

    Voir aussi : "L’‎Œil du Frigo débarque sur Bla Bla Blog"
    "Ice Storm Frigo"
     

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  • L’art de la débauche

    Publiée en Espagne il y a 12 ans, la bande dessinée Les Saintes Eaux de Raúlo Cáceres nous est proposée par les éditions Tabou dans une version française de Myriam Lobo. Cet ouvrage atypique, baroque et sulfureux autant que subversif frappe par sa richesse graphique et scénaristique.

    Disons tout de suite que le sexe est l’alpha et l’oméga d’une histoire à la fois simple et complexe, déployée sur 24 chapitres et pas loin de 200 pages : un "voyage en pornographie sacrée", comme l’annonce la couverture du livre.

    Le docteur Melania Ricius, psychologue et sexologue de son état, reçoit en pleine séance disons échevelée, un appel vidéo d’une ancienne élève, Sara Guttiérrez, enseignante à Aguas Callientes, un village perdu de l’Estrémadure espagnole. Cette dernière lui fait part d’étranges phénomènes d’hystérie collective touchant les habitants de cette bourgade. Subitement, la connexion se coupe. Inquiète de ce silence autant qu’intriguée, Melania décide de se rendre elle-même à Aguas Callientes pour partir à la recherche de Sara mais aussi percer le secret de cette vague de folie transformant un tranquille coin espagnol en lupanar à ciel ouvert. L’enquête commence pour la sexologue, une enquête qui sera jalonnée de rencontres et de découvertes qui vont sérieusement secouer la spécialiste jungienne.

    Une bande dessinée au souffle et aux méandres incroyables

    Avec un humour grinçant, Raúlo Cáceres signe avec Les Saintes Eaux une bande dessinée au souffle et aux méandres incroyables. Grâce à ses dessins somptueux au très beau noir et blanc et à un scénario bien documentée et aux multiples tergiversations, l’auteur espagnol laisse aller son imagination et sa créativité folle pour une histoire mêlant enquête policière, récits mythologiques et religieux, critiques des superstitions, propos psychanalytiques et, bien entendu, orgies. Pour ces nombreuses scènes, le coup de patte du dessinateur fait merveille dans sa manière de représenter avec une débauche de détails les corps, les étreintes, les sexes et les échanges de liquides divers et variés.

    On suit le parcours tumultueux et pour le moins épuisant de Melania et de son ami Jacobo sans savoir où il nous mènera, tant le récit regorge de personnages tout aussi fantasques – et même fantastiques – les uns que les autres. Tout ce petit monde se croise, se côtoie, se toise et souvent copule dans un village isolé et inquiétant, symbole d’un monde tiraillé entre folklores, religions monothéistes et attirances pour d’anciens rires païens – qui peuvent être aussi caricaturaux que les idéologies qu’ils combattent.

    En ne se proclamant d’aucune chapelle et en faisant du sexe le cœur du récit, c’est là que l’auteur des Saintes Eaux se montre le plus subversif. Melania, l’héroïne solitaire n’ayant comme repère que la science psychanalytique, se fait finalement l’apôtre du Moi, se réconciliant avec lui-même et avec son corps : "Ce que la morale castratrice essaie de dissimuler n’est pas l’envie de baiser mais le joyeux besoin de ne pas arrêter de le faire."

    Pour public averti.

    Raúlo Cáceres, Les Saintes Eaux, Voyage en Pornographie sacrée
    trad. Myriam Lobo, éd. Tabou, 2020, 186 p.

    https://raulocaceres.es
    http://www.tabou-editions.com

    Voir aussi : "Ma sorcière mal aimée"

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  • Euphorie culinaire avec Jackie Chan

    Honneur cette semaine à un genre dit "mineur" : le film de kung-fu. Notre chroniqueur de L’‎Œil du frigo s'intéresse à Rumble in the Bronx, sorti en 1995, et que des producteurs français très inspirés ont tout simplement titré pour le public hexagonal : Jackie Chan dans le Bronx. Comme ça, pas de tromperie sur la marchandise. Dans cette scène, le plus populaire des acteurs hong-kongais fait du frigo un acteur central pour une scène d'action.  

    Aujourd'hui nous sommes dans le grand art martial, ou comment un frigo peut servir à distribuer des beignes.

    Jackie Chan est dans le Bronx et s'est fait des ennemis chez le revendeur de frigos. Au lieu de discuter gentiment sur le prix de ces faiseurs de froid, il en vient aux mains tout de suite. Et une distribution de pêches, de coups, de gifles, de mornifles, de pains, de taquets, de bourre-pifs, s'ensuit. A noter que dans cette scène majestueuse, le frigo est pacifiste. Il reçoit pourtant des coups, se mange une télé et un homme, et réceptionne très bien le postérieur de Jackie.

    Alors, je vous le demande : de quoi parlons-nous dans cette séquence alors que le dimanche est pluvieux, que votre frigo est vide, que la Fnac est ouverte, que votre petite amie invoque les dieux de la chamanie que c'est les soldes et que vous êtes abandonné face à vous-même sur un canapé sans teint ? On parle de cette magnifique chorégraphie autour des frigos, une danse de l'humain qui fait tout de suite naître l'espoir et le positif au fond de vous. Certes, les frigos sont vides, comme le vôtre, mais quelle belle idée de les remplir avec autre chose que des victuailles !

    Du coup, après ces quelques secondes frigoristiques, je me sens tout revigoré. Jje vais bien trouver au fond de mon frigo une dégustation fraîche et mangeable. Je sais : je vous dévoile un peu de mon intimité. Il faut dire que Jackie m'y oblige un peu : toute cette agitation autour des frigos m'a donné faim.

    Chaque frigo sait qu'un jour, on tombera sur Jackie Chan

    Il y a quelque chose de fabuleux lorsqu'on ouvre un frigo presque vide. On trouve toujours quelque chose pour grignoter un bidule... Vous me suivez ? Un vieux Saint Môret non périmé, des cornichons, un morceau de fromage inconnu à peine vieilli... En fait, tout un tas de choses qu'on a repoussé, car nous ne voulions pas les manger (même si, dans un délire schizophrénique, c'est bien nous qui remplissons le frigo)

    Aujourd'hui, c'est la revanche : chaque frigo sait qu'un jour, on tombera sur Jackie Chan et que ce jour là, on finira les restes. Eh oui ! Avant de faire les courses, il faut finir les restes et ce jour est arrivé. Alors, je vous propose un truc simple : sortez tous vos restes, mettez-les sur un plateau et prenez du pain. N'oubliez surtout pas de prendre ce qu'il y a sur la porte. Il y a bien des fois où quelques sauces périmées sauvent la vie. Installez-vous convenablement devant votre Jackie Chan préféré et dégustez vos restes sur votre canapé sans teint. Ce n'est pas bien grave si vous ratez quelques minutes du film en tartinant un Saint Môret, cornichon, ketchup... Vous récupérez l'histoire sans souci ! Soyez imaginatif, fou : honorez votre frigo ! La vie est pleine de couleur, votre estomac vous le rendra... Peut être même aurez vous l'envie de vous battre dans votre cuisine, voire de danser... Faites des photos aussi : c'est toujours utile.

    Et passez ce long moment d'euphorie culinaire en compagnie de Jackie. Faites les courses et cherchez le pied de l'arc en ciel.

    ODF

    Rumble in the Bronx (Jackie Chan dans le Bronx), film d'action de Stanley Tong
    avec Jackie Chan, Anita Mui, Françoise Yip et Marc Akerstream
    Hong-Kong et Canada,
    1995, 86 mn

    Voir aussi : "L’‎Œil du Frigo débarque sur Bla Bla Blog"
    "Rumble in the Bronx Frigo"
     

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  • American Psycho, ou comment mettre son âme au frais

    Oui, un frigo peut refléter l'âme de son propriétaire. L’‎Œil du frigo nous explique tout cela à l'occasion de sa chronique consacrée à American Psycho, l'adaptation du chef d'oeuvre de Bret Easton Ellis.  

    Nous voici devant un chef d’œuvre de cinéma. Une pépite qui croque sous la dent : American Psycho de Mary Harron, avec l'excellent Christian Bale. Dans cette scène où il nous explique, dans un slip d'un autre âge, qui il est, on peut déjà noter à quel point il est beau, lisse et dual sans doute. Déjà, le frigo ne nous montre pas un maximum de produits. j'hésite d'ailleurs : je pense que nous sommes plutôt du côté congélateur, ou du côté frigo, euh... Mais quand je le vois se mettre la glace sur les yeux, je me dis qu'il est du côté frigo. Impossible de tenir avec de la glace à moins vingt degrés sur les yeux sans se cramer les paupières par le froid au troisième degré. Essayez pour voir et on en reparle.

    Bon, quand on regarde de plus près, effectivement on est du côté congélateur de ce combiné. La glace et les paquets de viande surgelés sont bien disposés. Il a même congelé un plat entier qui est dans le fond. Il n'y a pas non plus les fameux condiments et autres pots de confitures entamés qui pourrissent sur la porte (je confirme :  c'est un congélateur). On peut supposer aussi que le beau Christian est tout en double, comme son frigo congélateur. Du coup, on ne sait plus de quel coté du miroir on est. C'est le principe même du film. Si ce magnifique combiné est double et qu'en plus on peut se voir dedans tellement il brille, c'est que nous allons nous perdre dans ces jeux. Des mises en abîmes successives pour mettre notre âme à l'envers !

    Alors, je préviens d'avance : le beau Christian est complétement fêlé dans ce film. Âme sensible s'abstenir. Méfiez vous toujours de ceux qui ont des frigo-congélateurs qui font un brin miroir. Des psychopathes en puissance qui rajeunissent leurs yeux à coup de cryogénie. Rien que cette cuisine fait flipper. On n'a pas vraiment envie d'y manger. Je pense que c'est un lieu de culte... Euh, pardon : de coupe, et de découpe.

    Au final on met tout dans le frigo : on a déjà vu ça. Des corps entiers, des pieds, des jambes... notre âme aussi. On garde tout. La marque Ultraline nous conserve tout ça au frais et on la récupère dès qu'on en a besoin. C'est un beau concept au final ! J'irai de ce pas demain chez Darty m'acheter un combiné pour mettre mon âme au frais ou la congeler, je la récupérerai plus tard, histoire de faire mentir les dates de péremption.

    Simple: deux méthodes de décongélation. Laisser à température ambiante ou une minute au micro ondes. Cela dépend de la taille de votre âme. Moi j'ai déjà fait mon choix :))

    Un bon film glaçant (ne pas manger avant). Âmes sensibles, allez vous faire un café !

    ODF

    American Psycho, drame américain de Mary Harron
    avec Christian Bale, Justin Theroux, Chloë Sevigny,
    Reese Witherspoon, Willem Dafoe et Jared Leto,
    2000, 101 mn

    Voir aussi : "L’‎Œil du Frigo débarque sur Bla Bla Blog"
    "American Psycho Frigo"
     

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  • Bien mieux qu'une thèse sur les frigos au cinéma

    L’‎Œil du frigo nous régale de ses chroniques sur les frigos au cinéma. Celle qu'il nous propsoe cette semaine sur le mémorable 127 heures de Danny Boyle a ceci de particulier qu'elle résume à elle seule tout l'intérêt de parler de ces appareils d'électroménager présents sur les grands écrans, dans des scènes a priori anodine. Focus sur 127 heures donc, un drame tiré d'un fait réel : à ne surtout pas copier comme l'écrit Philippe, notre œil du frigo.  

    Nous voici prêt pour un long moment cinématographique : 127 H de Dany Boyle, ou comment tout savoir sur le Blue John Canyon en Utah !

    Sur une musique tonitruante, Never Hear Surf Music Again Free Blood, le beau James Franco s’apprête à partir en expédition. Comme on fait tous, il ouvre son frigo et remplit son sac. Le frigo reste pratiquement tout le temps du générique dans le champ et raconte finalement toute l'histoire. Je dis ça au cas où les spectateurs fainéants de la rétine ne voudraient pas se taper 127 heures de film. Dans ce frigo, la main droite de James cherche et attrape nourriture, boissons énergétiques et laisse tomber les bières Coors. On sent qu'on ne part pas en pique-nique. C'est du sérieux. Mais c'est surtout le travelling qui est impressionnant : pourquoi montrer cette main en travelling se saisissant des objets vitaux pour partir en randonnée ? Il faut quand même remercier le caméraman qui s'est frappé un déplacement de gauche à droite et de droite à gauche pour servir les idées de Dany Boyle.

    Un chicken burrito de la marque Patio, me direz-vous, c'est pas spécialement fun quand on part à l'aventure. On pense tout de suite qu'il va se faire un feu de camp, se faire griller son poulet et l'enrober dans des galettes de maïs. Mais le frigo livre tout fait, tout frais, y a plus qu'à se régaler. Bon, le ketchup dans la porte reste à sa place : c'est déjà ça. Évidemment, la boisson énergétique est emballée aussi avec un sac blanc dont on ne saura rien. Un homme face à son frigo et l'histoire est lancée. Je ne peux pas disserter davantage sans tout révéler du film mais Dany a bien fait ses courses et le frigo cinématographique est bien achalandé.

    Je ne vous proposerai aucune recette avec ce qu'il y a au fond de ce frigo, Peut-être tout au plus une salade de fruits avec une tomate, mais je ne suis pas sûr que cela serve le propos du film. Car si Dany a placé un frigo en tout début de l'histoire, ce n'est pas pour coincer cette scène en plein milieu du film dans le canyon. Le récit se situe entre la pomme et le ketchup. Le plan dans le frigo semble ruisseler sur les victuailles pour nous expliquer le film. Si je devais faire une thèse sur les frigos dans le cinéma (histoire d'écrire cinq cents pages et la présenter dans un amphi) je choisirais forcément cette scène. Je sais, je suis comme ça : parfois je fais des vrais choix, douloureux voire cinglants. Je passe sous silence l'univers du placard adjacent pour ne pas vous trop raconter ce film.

    Un film qui traite d'un cercueil de pierre et du renoncement, on est loin de Burried de Rodrigo Cortes (qui n'a aucun frigo), mais quand même : "uUn homme enterré vivant doit s'en sortir..." Si j'avais envoyé ce pitch à une société de production, j'aurais perdu toute crédibilité... Ah oui ! c'est vrai : J'en ai pas ! Ne renoncer à rien, pas même à un Chicken Buritto et l'humanité en sort grandie. Un petit rappel : cette histoire est une histoire vraie, mais c'est interdit de copier !

    ODF

    127 heures, drame américain de Danny Boyle
    avec James Franco, Clémence Poésy et Kate Mara,
    2010, 94 mn

    Voir aussi : "L’‎Œil du Frigo débarque sur Bla Bla Blog"
    "127H Frigo"
     

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  • Ricki ou la belle vie

    Je dois vous avouer que jusqu'à cette chronique de L’‎Œil du frigo, Ricki and the Flash était complètement passé sous mes radars. Pour autant, ce film incompris a toutes les qualités : un drame sur le rock, avec Meryl Streep dans le rôle-titre, et une réalisation par Jonathan Demme, dont il s'agissait de son dernier film avant son décès en 2017, deux ans plus tard. Portrait d'une artiste incomprise, de retour dans sa vie d'avant.    

    Ricki, est une star de rock perdue et qui n'a jamais trouvé le chemin de la gloire. Pour sa passion elle a abandonné ses trois enfants et joue dans un bar miteux sans envergure.

    Elle est appelée à la rescousse par son ex mari pour secouer sa fille qui est en période suicidaire. Un ex-mari qui est plein aux as et dont la maison est digne d 'être publiée dans les plus grands magazines de déco intérieur. Ricki découvre alors un frigo congélateur magnifique. Rempli jusqu'à la gorge, où tout est rangé à sa place. Elle n'en revient pas. Le frigo est annoncé dans cette séquence comme un coffre fort. Elle l'ouvre et le monde s'illumine. Un retour de mère en perdition qui après avoir humé des herbes (de vraies herbes qui font décoller) dans le congélateur va se remettre en chemin vers sa fille trompée, délaissée abandonnée en pleine histoire d'amour par un mari adulescent.

    Evidemment elle va en découdre avec ses enfant. Ils ne lui pardonnent pas son départ pour la musique, cet abandon pour vivre en transe, paumée, fauchée, déglinguée mais - ô, combien ! - vivante. Ce frigo relance la vie : tout y est. Il y aurait trop à dire pour le décrire, mais rien que le nombre d’œufs dans la porte et on comprend combien ce faiseur de froid est un lieu central de cette famille complètement éclatée. Le frigo pour soigner les âmes en perdition pour casser des œufs, faire des omelettes et au final partager une bonne bouteille de lait ou autres friandises.

    Si demain vous êtes en perdition, et que votre frigo est vide. Appliquez cette recette que le cinéma de Jonathan Demme nous apprend :

    1/ Passer une commande et remplissez votre frigo à bloc, et n'oubliez pas les œufs. Ressortez votre guitare du placard (ou votre flûte à bec).

    2/ Trouvez vous une bonne playlist de musique dinguement décalée.

    3/ Appelez au téléphone (pas de SMS, please) un homme, une femme perdue de vue avec qui vous avez transcendez le monde un jour.

    4/ Invitez le/la et videz le frigo, soyez ringard, vintage jusqu'à ce que la mort de ce malaise s'en suive...

    PS : ne pas hésiter à recommencer en cas d'échec. ;)

    ODF

    Ricki and the Flash, drame américain de Jonathan Demme
    avec Meryl Streep, Mamie Gummer, Kevin Kline et Ben Platt,
    2015, 101 mn

    Voir aussi : "L’‎Œil du Frigo débarque sur Bla Bla Blog"
    "Ricki And The Flash Frigo"
     

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  • Frigo mutant

    Vous pouvez remercier L’‎Œil du frigo : grâce à Philippe, notre chroniqueur spcialisé dans les frigos au cinéma, notre culture s'enrichit d'un film méconnu, Frankie et Johnny, qui réunit à l'affiche deux immenses vedettes : Michelle Pfeiffer et Al Pacino. Sans oublier un frigo mutant... à moins qu'il ne soit métaphysique.    

    Il y a des frigos mutants qui se déguisent en vitrine réfrigérée pour gâteaux à la crème. Jusque là, rien d'anormal : on tous eu envie un jour de se transformer en vitrine... Mais là, j'avoue que je jubile un brin, d'abord parce que j'ai à faire à un frigo mutant et ensuite parce que cela me permet de vous parler de ce film absolument fantastique avec Michelle Pfeiffer et Al Pacino.

    Bizarrement, ce n'est pas le film référence des gangstas ou autres rappeurs en mal de violence. Et pourtant, ils pourraient y trouver tant de choses dans ce film comme la violence de la solitude au fond des fourneaux par exemple. Et un frigo qui prend le contrôle des gâteaux et qui se met à tourner sans qu'on ne lui demande rien. La valse des gâteaux aurait-elle une signification précise, alors que nos deux tourtereaux qui transpirent la solitude aigre de la vie se tournent autour ?

    Le frigo nous renvoie toujours à un pont central du film, pourquoi tourner autant autour du pot, voire du gâteau? Pourquoi la solitude tourne autour d'elle même et se tranche en autant de part pour ne pas survivre ? Pourquoi le tourbillon est-il autonome comme auto-alimenté à tel point que d'autres gâteaux ne peuvent plus s'installer sur l'étagère ? La pauvre Nebda n'en revient pas : comment arrêter la valse du frigo ? Moi, je ne sais pas : la valse du Frigo m'a pris... un mardi, comme la mer qui prend l'homme.

    Gary Marshall réussit l'impossible : mettre toutes les solitudes du monde dans la cuisine d'un restaurant de quartier, avec un frigo fou qui tourne. Comme une spirale centrale. Un axe où tous se réunissent. A partir de ce constat il tisse des liens, lance des valses, et crée un sentiment frigorifique bien connu : le bien-être... "Chapeau" !

    Un film qui vous saisit par son humanité, qui rend dingue par sa valse. Et quand la danse s'arrête, il reste le frigo.... et l'espoir !

    ODF

    Frankie et Johnny, drame américain de Garry Marshall
    avec Al Pacino, Michelle Pfeiffer, Hector Elizondo et Nathan Lane
    1991, 118 mn

    Voir aussi : "L’‎Œil du Frigo débarque sur Bla Bla Blog"
    "Frankie et Johnny Frigo"
     

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  • Le bruit du frigo

    Nous parlions la semaine dernière du Bruit des Glaçons de Bertrand Blier. Cette semaine, L’‎Œil du frigo nous parle du film Flight de Robert Zemeckis. Un pilote d'avion hérïque mais alcoolique se perd dans les boissons d'un mini frigo. Une ivresse avant l'heure, avec un clic comme appel à la tentation.   

    Cette fois ci, on fait dans le mini frigo, voire le mini bar. Flight du grand Robert Zemeckis grand réalisateur, entre autres, de Retour vers le Futur, mais aussi producteur de L'Oeil public (superbe) que je signale au passage entre frère d'oeil - on se fait du pied!

    Bref, Whip joué par Denzel Washington, vient d'éviter un crash d'avion de ligne. Il a de façon très acrobatique et peu académique sauvé presque tous les passagers en ne faisant que six morts au lieu de tout le monde. Même s'il est héroïque, cela ne suffit pas... En fait il était complètement bourré, ce qui lui a permis d'être inventif et sans barrière académique pour sauver son avios. Mais la morale le rattrape...

    Dans cette scène, Whip est mis en cale sèche, mais il entend un bruit : celui de la tentation. Ecoutez bien la bande son. Il se rend dans la chambre voisine et entend un avion qui passe. Ce bruit là : la passion.Mais surtout, il entend un clic et un moteur d'un mini frigo qui se met en marche. Ce bruit là: la tentation ! On notera cette petite musique qui rentre dans le cerveau.

    Pour ceux qui ont déjà entendu ce bruit discret d'un frigo vous savez de quoi je parle (pour la petite histoire sachez que mon premier frigo a été un frigo de caravane prêté par des amis chaleureux qui me voyaient peiner dans mon studio sans frigo. Voilà peut être d'où vient mon amour pour les frigos. Ne pas en avoir, et clic : un traumatisme de plus. Bref, ce frigo silencieux faisait des clics toutes les dix minutes... Bon, je vous raconte pas la suite).

    Dans la tête de Whip, ce clic agit comme un déclic et l'ode de la tentation agite ses neurones. Un frigo dans un hôtel pour un alcoolique, c'est fiesta assurée. Il se dirige vers le mini frigo, devenu minibar. Lorsqu'il l'ouvre c'est le paradis : tous les alcools rangés comme il faut. Prenez en de la graine pour ranger votre frigo. Comment résister à la tentation lorsque tout est à portée de main, de soif ! Même la lumière est éblouissante et son cerveau est en ébullition.

    La mise en abîme de whip au travers du fond du frigo est magnifique, appuyée par cette musique : on sent l'intérieur du frigo se déverser dans la tête de Whip, comme un plaisir si longtemps retenu. Merci au cadreur d'avoir tenu au fond du minibar sans tout boire !

    Finalement il n'y a rien de mieux que la tentation, surtout dans une chambre d'hôtel... Mais Whip est raisonnable, il ne prend qu'une bouteille, ferme le frigo, éteint cette lumière et montre à quel point il est un homme fort devant un frigo sexuellement attirant. Il pose comme un défi une bouteille sur ce frigo, la dernière note de piano s'évapore, la tentation est lourde et une main surgit provoquant la joie du mini-frigo. Un cling vient de tilter dans la tête de WHIP qui se saisit de cette bouteille.

    Bravo à Zemeckis, pour ceux qui n'ont jamais été submergés par la tentation ce bruit ne sera pas significatif (filez directement à la fin). Pour tous les autres assis devant leur frigo ou devant leur amant tant convoité, ce bruit inspiré du clic du frigo est extrêmement bien trouvé. La liberté au bout du clic, voire du "cling", un frigo qui vous fait sortir de votre apnée et qui vous ouvre tout. Enfin, c'est jouissif. Evidemment, Whip sera légèrement défoncé pour sa prestation au tribunal, mais le plaisir avant tout. C'est encore un truc écrit dans la bible : "Ne pas céder à la tentation." Mais à l'époque, il n 'y avait pas de frigo... alors c'est obsolète ! Pour ceux qui comme moi ont cessé depuis bien longtemps de lutter, indice de résistance zéro, ils se reconnaîtront !

    Le seul moyen de se délivrer d'une tentation, c'est d'y céder. Résistez et votre âme se rend malade à force de languir ce qu'elle s'interdit : du Oscar Wilde dans le texte.

    ODF

    Flight, drame américain de Robert Zemeckis
    avec Denzel Washington, Kelly Reilly, Bruce Greenwood,
    Don Cheadle, John Goodman et Melissa Leo
    2013, 8139 mn

    Voir aussi : "L’‎Œil du Frigo débarque sur Bla Bla Blog"
    "Flight Frigo"
     

     

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