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jean moulin

  • Résistances

    France 2 a proposé cette semaine son documentaire L'Histoire secrète de la Résistance. Règle du replay oblige, il reste très peu de temps pour découvrir ce passionnant film de presque deux heures sur une des pages les plus sombres et les plus héroïques de l’histoire de France.

    Je parlais de documentaire. Il s’agit en réalité plutôt de docu-fiction, même si ce terme un peu fourre-tout ne fait pas vraiment honneur à la réalisation de Caroline Benarrosh.

    Grâce à des images et des écrits souvent inédits, la Résistance française devient compréhensible, aidée en cela par des reconstitutions fidèles et des acteurs et actrices incarnant personnalités connues ou anonyme.

    Le film suit quelques figures – le colonel Rémy, Pierre Fresnay, Berty Albrecht ou Georges Beaufils – avec dans l’optique de montrer les différents aspects de la Résistance (à telle enseigne que l’on peut parler de "Résistances" au pluriel) : comment ces réseaux fonctionnaient, quelle était leur idéologie et comment s’est passée leur fusion, sous la houlette de Jean Moulin, figure capitale de cette période.

    La grande qualité du film est de montrer des moments forts, trahissant la complexité de la période. On pense par exemple la rencontre entre Pierre Fresnay, responsable du réseau "Combat" et surveillé par Vichy et le ministre de l’intérieur Pierre Pucheu. On pense aussi les liens qui s’établissent entre le Colonel Rémy, alias Gilbert Renault, militant d’extrême droite et le communiste Georges Beaufils. Deux ennemis irréductibles en temps normal qui deviennent des alliés de circonstance.

    Dans ces récits où la grande histoire rencontre la petite histoire, il est question de destins hors normes, de gens ordinaires se lançant dans de l’espionnage, des actions de terrorisme ou de vraies batailles, derrière "une vie d’apparence normale", avec ces risques inouïes que sont les arrestations, les tortures, les déportations ou les exécutions. Le documentaire revient sur le premier acte de résistance, le 11 novembre 1940, avec une commémoration sauvage et interdite de l’armistice de la guerre 14-18. Que de chemin parcouru entre cet acte héroïque mais vain et le défilé organisé et filmé par 250 maquisards de l’Ain trois ans plus tard ! 

    Le Général de Gaulle a fait preuve d’un bluff incroyable

    Le documentaire ne tait pas le singulier silence des mouvements de résistance au sujet des juifs : après le succès d’une manifestation organisée nationalement par l’ensemble de la Résistance française, le 14 juillet 1942, la tragédie du Vel d’Hiv trois jours plus tard est "à peine évoquée par les publications résistantes." Sans doute ses dirigeants ne voulaient-ils pas aborder ce sujet trop sensible dans une France antisémite et se mettre à dos l’opinion, avancent les auteurs du documentaire.

    L'histoire secrète de la résistance est aussi et avant tout une lutte guerrière autant que politique autour de l’organisation de la Résistance et leur unification. Le documentaire raconte comment le Général de Gaulle a fait preuve d’un bluff incroyable pour fédérer des groupuscules qui communiquaient très peu entre nous. Le spectateur découvrira également comment la fusion avec les résistants communistes a pu se faire, et grâce à qui. Le documentaire revient également sur l’année 1943, année phare et capitale, marquée autant par la création du Conseil National de la Résistance et de l’Armée Secrète que par l’arrestation de Jean Moulin et de grandes figures de la Résistance.  

    De cet hommage au résistants célèbres ou anonymes, on retiendra, comme le dit un témoin, que "sans renier à leur conviction… tous se sont fondés dans le creuset d’une guerre pas comme les autres."

    L'histoire secrète de la résistance, documentaire français de Caroline Benarrosh,
    111 mn, 2021, France 2, présenté par Julian Bugier

    https://www.france.tv

    Voir aussi : "Colette, Lucie et Jean-Pierre"
    "Terrible sourire"
    "Naissance de Marcel Marceau"

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  • Parisiennes et Parisiens dans l'exode

    Le jeune Musée de la Libération de Paris – musée du général Leclerc – musée Jean Moulin, propose jusqu'à la fin de l'année sa première exposition temporaire consacrée à l'exode des Parisiens, lors de la Guerre Eclair de juin 1940. Un événement tragique dont nous fêtons cette année le 80e anniversaire. En déclenchant sa conquête européenne, l'armée allemande pousse sur les routes 6 millions d'hommes, de femmes, d'enfants et de vieillards sur les routes. Il y a des Belges, des Luxembourgeois et des Français. Parmi ceux-ci, 2 millions de Parisiennes et Parisiens se déplacent en masse vers le sud ou l'ouest de la France. Un nom biblique est donné à cet événement : l'Exode.

    Sylvie Zaidman, directrice du musée et co-commissaire de l’exposition, nous éclaire au sujet de cette période : "Ces quelques jours de bouleversement, parfois de panique lorsque surviennent des mitraillages par des avions allemands, prennent fin peu à peu après l’annonce par le maréchal Pétain de la demande d’armistice. Il faut alors composer avec une nouvelle réalité, celle de l’Occupation. Le traumatisme de l’exode est donc lié à celui de la défaite française. Nous parlons là d’une histoire d’humiliation nationale, car la fuite militaire et civile devant l’ennemi n’est pas un souvenir glorieux. Si l’exode se révèle peut-être un moment de solidarité pour certains, pour d’autres c’est un temps dramatique de perte de repères, de disparition de proches, de confusion."

    Un vrai traumatisme

    Entre le 3 et le 14 juin 1940, la panique gagne rapidement les Parisiens dont les trois quarts décident de s’éloigner au plus vite de la capitale. Les photographies et les témoignages montrent les routes encombrées de voitures, de vélos, de brouettes où sont entassées quelques affaires rassemblées à la hâte. La panique se répand dans la population, depuis les notables jusqu’aux commerçants, laissant une ville presque désertée.

    Le 14 juin 1940, les Allemands entrent dans Paris. Le 17, le nouveau chef du gouvernement, le maréchal Pétain, annonce qu’il va demander l’armistice. Cette déclaration laisse entrevoir la fin de la guerre et rassure de  nombreux Français. Cependant en quelques semaines, les structures politiques et sociales de la France ont volé en éclat.

    L'objet de cette expo est d'expliquer, mettre en perspective et montrer l'importance considérable de cet événement. L’accent est mis ici sur une expérience collective faite de millions d’histoires individuelles, mêlant les Parisiens aux autres Français, aux Belges ou aux Luxembourgeois. En s’appuyant sur des films d’époque, des témoignages, des dessins - d’enfants notamment - et des archives, les commissaires ont choisi de plonger le visiteur dans cette période singulière de l’histoire. Il découvre peu à peu le sentiment d’urgence qui saisit les Parisiens et leur départ en catastrophe pour se retrouver dans la masse de réfugiés qui déferle sur les routes. L’exposition apporte un éclairage sur le sort des réfugiés et la fragilité des institutions. Un vrai traumatisme.

    "Ce qui subsiste massivement de ce moment, en revanche, c’est une mémoire extraordinaire. À l’histoire collective des Parisiens et des Français, partagée par les Belges et les Hollandais, s’ajoutent en effet de multiples histoires intimes", ajoute encore Sylvie Zaidman.

    Il ne reste plus que quelques semaines avant de découvrir cette exposition temporaire mémorable à plus d'un titre.

    Exposition "1940 : des Parisiens dans l’exode"
    Musée de la Libération de Paris – musée du général Leclerc – musée Jean Moulin
    Jusqu'au 13 décembre 2020
    4, avenue du Colonel Rol Tanguy
    Place Denfert Rochereau
    75014 Paris
    https://www.museeliberation-leclerc-moulin.paris.fr

    Voir aussi : "Au 21 rue la Boétie"

    Fuite, mai-juin 1940 © LAPI, Roget Viollet

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