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Quand Angèle rencontre Tony

Angèle et Tony a été une des surprises de l'année 2011, un film âpre et réaliste tenu à bout de bras par un couple d'acteurs inspirés.

Angèle, c'est Clotilde Hesme (César du meilleur espoir féminin en 2012), longue brindille sauvage dont le spectateur apprend au cours du film son passé tragique, son projet familial, comme les conditions de son arrivée à Cherbourg. Tony, c'est Grégory Gadebois (César du meilleur espoir masculin en 2012), marin-pêcheur droit et bourru, empêtré dans un deuil impossible depuis la disparition de son père en haute-mer. Ces deux personnages que tout sépare a priori se croisent, se toisent, s'apprivoisent, se séparent et finissent par adopter mutuellement leurs déchirures. 

Alexis Delaporte, dans ce premier long-métrage remarqué et multiprimé, maîtrise de bout en bout une histoire simple de gens simples, malmenés par l'existence ou par la société. Angèle et Tony, grâce à la force de leur interprète comme à la direction d'acteurs, deviennent des personnages bouleversants et universels. La mer omniprésente, les regards entre Angèle et Tony, les silences éloquents, la photographie magnifique (je pense aux superbes scènes d'Angèle sur sur VTT en pleine campagne normande), des scènes touchantes (par exemple le spectacle pour enfant) : tout concourt à la réussite de ce film exceptionnel.      

Alexis Delaporte, Angèle et Tony, avec Clotilde Hesme et  Grégory Gadebois,
France, 2014, 87 mn

 

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