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paysages

  • Heureux comme un enfant au Bhoutan

    Il est possible que ce film vous ait échappé. L'École du bout du monde de Pawo Choyning Dorji, qui nous vient du Bhoutan, a  participé aux Oscars en 2021 dans la catégorie Meilleur Film International, remporté finalement par Drive My Car.

    La petite histoire a retenu que ce long-métrage de 2019 a d’abord été recalé aux Oscars 2020 en raison de la réglementation, le modeste Bhoutan n’ayant pas un véritable comité de sélection. Injuste, évidemment ! Le film de Pawo Choyning Dorji a finalement été repêché l’année suivante, sans pour autant décrocher le Graal, mais mettant en lumière un "petit film" venu d’un pays discret – et le plus heureux du monde d’après une étude – et d’une qualité incroyable. Il nous permet en plus de découvrir un pays à la culture et aux paysages exceptionnels.

    Ce film nous est proposé par Canal+ en ce moment, pour quelques jours encore. 

    On aurait tort de faire de L'École du bout du monde un "Bienvenue chez les Ch’tis bhoutanais"

    Ugyen Dorji est un jeun instituteur bhoutanais, citadin dans l’âme qui vit à Thimphou, la capitale du pays. Il projette de partir vivre quelques années en Australie. L’administration ne l’entend pas de cette oreille. Le jeune homme récemment diplômé doit plusieurs mois d’enseignement à l’État. On l’envoie donc à Lunana, un village isolé à près de cinq mille mètres d’altitude et dominé par l’Himalaya. L’instituteur doit s’occuper d’une école, dans des conditions rudimentaires. Il n’a qu’une envie : repartir aussitôt.

    On aurait tort de faire de L'École du bout du monde un "Bienvenue chez les Ch’tis bhoutanais". Même si l’humour n’est pas absent – la scène où instituteur reçoit un yack en cadeau qu’il doit élever dans la salle de classe – le film de Pawo Choyning Dorji est d’abord un ode à la nature, à la vie simple, à la communauté et aux petits bonheurs. C’est aussi un appel à la réconciliation entre des gens qui n’auraient jamais dû se côtoyer, à savoir un instituteur blasé et citadin et des villageois généreux, sans oublier ces élèves, des enfants absolument craquants (mention spéciale pour la petite Pem Zam).

    Partira ? Partira pas ? Finalement l’essentiel du film tient à ce dilemme que le réalisateur distille tout au long de cette pastorale se déroulant à plus de cinq mille mètres d’altitude. Avec en prime, une chanson du pays, bouleversant de nostalgie. 

    L'École du bout du monde, drame bhoutanais de Pawo Choyning Dorji, avec Sherab Dorji, Ugyen Norbu Lhendup, Kelden Lhamo Gurung et Kunzang Wangdi, 2019, 109 mn, Canal+
    https://www.canalplus.com/cinema/l-ecole-du-bout-du-monde/h/19285762_50001

    Voir aussi : "Tout l’univers"
    "Tu n’as rien vu à Hiroshima"

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  • Han Ji Hee au centre culturel coréen

    Il y a quelques mois, nous vous parlions d’Han Ji Hee, une peintre d'origine coréenne installée en France, dont les tableaux revisitent le thème des paysages, qui deviennent grâce à elle des univers mystérieux, proches et lointains.

    Han Ji Hee est de retour pour une nouvelle exposition, "Superfux", au Centre culturel coréen, du 7 mars au 18 avril 2018.

    À ne pas manquer.

    Han Ji Hee, "Superflux", au Centre culturel coréen,
    2 Avenue d’Iéna, 75116 Paris, du 7 mars au 18 avril 2018 
    "Énergiquement fluide, intensément paisible"

    http://hanjihee.com

  • Énergiquement fluide, intensément paisible

    Le monde de Jihee Han c'est le paysage, des paysages que la jeune artiste présente à la galerie Vincent Lécuyer dans le 7e arrondissement, jusqu'au 28 janvier.

    N'allez pourtant pas penser que ces paysages sont ceux d'une nature réelle ou que Jihee Han se fait peintre environnementale : "Je ne peux pas dire que mon sujet soit la nature que l’on voit. Nombre d’artistes qui ont pris le parti d’exprimer le monde invisible empruntent également à la nature. Aussi, ce que l’on identifie comme la nature dans l’art, ne concerne souvent pas la nature environnementale, mais un univers insaisissable qui réfléchit le paysage intérieur”, affirme-t-elle.

    Il faut certainement chercher son influence du côté de l'abstraction lyrique, et vers quelques illustres pairs – Pierre Soulages (Fort obscur encore, 2015), Cy Twombly (Light Blue 2016) et surtout Zao Wou-Ki (Untitled, 2015). L'essence de la peinture de Jihee Han ce sont ces paysages fantasmagoriques et comme sortis de monde imaginaires. C'est en cela, sans doute, que l'artiste parle de "paysages intérieurs", capables de venir caresser et apaiser le regard du spectateur.

    L'artiste d'origine coréenne impose indéniablement sa patte dans un genre, la peinture de paysages, qui semblait ne plus rien avoir à nous dire. Elle peut faire surgir des apparitions minérales grâce à ses touches épaisses d'acrylique, d'un gris argenté. Sur des fonds blancs translucides, les rochers surgissent telles de délicates collerettes (Paysage incomplet, 2016) ou bien flotter sur des étendues aqueuses, irréelles et apaisantes. Les montagnes sont des vitraux bleutés aussi fragiles que des cristaux (Mountains, 2016 ou Isolated island, 2013). Dans ces paysages d'un autre monde, l'élément liquide est omniprésent, que ce soit dans les majestueuses cascades de glace aux rideaux évanescents (Dedans et au-delà, 2016), dans ses banquises légères de Light Blue (2016), dans la neige (Énergiquement paisible, 2015), ou dans ces chutes d'eau "cézaniennes" de Cascade (2016).

    Fort obscur encore (2015) renvoie au noir de Soulages. Dans First Rock (2015), un étrange monolithe à la matière grise impose sa présence massive et évidente. L'eau est encore là, coulant en filets sur les parois du roc. Il est encore question d'éléments liquides dans un tableau sans titre de 2015 : l'artiste y délaisse le blanc – sa couleur fétiche – au profit d'un paysage de vagues, à la frontière entre le réalisme et l'abstraction. L'influence de Zao Wou-Ki semble tomber sous le sens.

    Les peintures de Jihee Han évoquent, comme elle le dit elle-même, "la fluidification d’un monde qui flotte." L'artiste ne parle pas d'environnement ou de nature à protéger mais d'univers mystérieux à la fois proches et lointains.

    Jihee Han, à la galerie Vincent Lécuyer
    34, rue de Lille
    75007 Paris
    Du lundi au samedi de 10 heures à 19 heures
    http://www.hanjihee.com
    http://www.parisartistes.com/jihee-han

    © Jihee Han