Une partie de football contre le djihadisme (16/11/2015)

Le cinéma français consacrait cette année le film Timbuktu d'Abderrahmane Sissako, bouleversant tableau d'un village malien écrasé par l'Islam radical.

Pour traiter du djihadisme international avec une telle puissance et une telle justesse, il fallait une musique à la hauteur. Celle d'Amine Bouhafa parvient à relever le défi haut-la-main. C'est l'ambition qui frappe d'emblée l'auditeur : instruments traditionnels, la voix bouleversante de Fatoumata Diawara, un orchestre à cordes "sublimant" (le mot est du compositeur lui-même) les scènes du film.

L'extrait sans doute le plus inoubliable de Timbuktu est celle de la partie de football, sans ballon, qui mérite de figurer parmi les scènes d'anthologie du cinéma. Le compositeur tunisien a composé et orchestré pour l'occasion un des plus morceaux de sa bande originale. Bouleversant et lyrique, cette partie de foot – et la bande-son qui l'accompagne – est la plus belle réponse aux fondamentalistes interdisant toute forme de distractions – musiques, jeux, sports...

Le 13 novembre, ce sont justement des endroits dédiés aux loisirs, au sport et à la culture auxquels qui ont été pris pour cible par des terroristes islamiques.

Amine Bouhafa, Timbuktu, 2014
Timbuktu, film franco-mauritanien de Abderrahmane Sissako
avec Ibrahim Ahmed dit Pino, Toulou Kiki, 2014, 1H48

21:33 Écrit par Bruno Chiron | Tags : timbuktu, sissako, bouhafa, terrorisme, religion, bof, bande original, long-métrage, film, cinéma | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | | |